Délit de fuite - Dominique Dyens
J’ai toujours beaucoup aimé les romans de Dominique Dyens (des liens ici, dans mon billet sur son recueil de nouvelles paru en 2006) et c’est donc toujours une bonne nouvelle que de découvrir un nouveau roman de cet(te) auteur(e) [je ne me ferai jamais à ce féminin]
Dans Délit de fuite, Dominique Dyens renoue avec un personnage de femme troublante, énigmatique,
dans une intrigue captivante qu’on ne peut quitter avant la fin, un récit d’abord teinté d’un soupçon d’érotisme et qui chemine progressivement vers la folie pure et simple.
Anne est une célibataire de 36 ans qui a réussi professionnellement. On pourrait croire que tout lui sourit, mais sa solitude affective lui pèse. Elle sombre alors dans la mythomanie, s’inventant une liaison avec un homme lorsqu’elle rend visite à sa mère en maison de retraite.
Anne cache un lourd passé : son père est décédé un 3 décembre dans des circonstances dramatiques (qu’on découvrira au fil du roman) lorsqu’elle avait 12 ans, et c’est un 3 décembre à 36 ans (soit deux fois douze ans plus tard) qu’elle plaque tout pour fuir. On la retrouvera internée dans un hôpital psychiatrique.
Une construction intrigante ajoute le récit d’un psychiatre sur la maladie d’Anne, médecin qui subit lui-même la maladie de son épouse au quotidien. Et puis, tel est pris qui croyait prendre, car imaginez bien que vous allez vous faire avoir quelque part J
C’est donc une construction audacieuse que propose ce roman, où la mise en abyme peut donner l’impression (ce fut mon cas sur la fin) que tout finit par s’embrouiller un peu trop.
J’ai aimé le personnage, sa complexité (dès qu’on touche à la psychiatrie je suis curieuse !), l’avancée dans l’histoire, j’ai été un poil déçue par la fin, comme si l’auteur avait cherché au final à en faire un peu trop. Mais Dominique Dyens reste dans le petit cocon d’auteurs que j’aime suivre.
PS : merci à la fée anonyme qui a fait arriver ce livre dans ma boîte aux lettres, même si j’ai quelques soupçons …
Editions Héloïse d’Ormesson, mars 2009, 183 pages, prix : 17 euros
Ma note :
Crédit photo couverture : © Stéphanie Têtu / Rapho et éd. EHO.