La fabrication d'un mensonge - Audrey Diwan
Elle a la plume alerte et vive, le verbe haut et franc, un style moderne et percutant, une maîtrise parfaite pour un premier roman. Mais Audrey Diwan n’a rien d’une débutante puisqu’elle est déjà bien connue dans le domaine de l’écrit : éditrice free lance, journaliste, le Buzz littéraire nous la présente ici.
A la demande de ses parents, Raphaëlle Kanahan, 25 ans, étudiante, cherche un job pour les vacances. Elle pousse la porte de Mariage 2000, où elle est aussitôt embauchée pour vendre des robes de mariée, et des accessoires chers pas forcément chics censés faire rêver. Vite prise sous l’aile de Lola, une employée qui n’a pas la langue dans sa poche mais une vision précise sur le mariage : « le mariage est une machine à bousiller les gens. Je veux bien croire à une amitié entre nanas, je veux bien parier toute la fortune du monde sur l’amour entre mère et fille, je veux bien même accepter les flirts passagers, mais le mariage, c’est un truc qui aurait dû disparaître en même temps que l’esclavage, la traite des Noirs et la peine de mort. » J’ai lu les 117 premières pages d’une traite (sur 201) et puis tout à coup, je me suis demandé ce que je faisais dans ce roman … la boutique qui a tout du kitsch n’a qu’un rôle d’arrière plan dans l’histoire, et cette amitié entre filles, où l’une modèle l’autre à son image, à grands coups de considérations fortes en gueule, oui, bof et après… Au moment de reprendre ma lecture (allez, plus que 80 pages), à un moment charnière pourtant, où Lola va expliquer à Raphaëlle comment elle convainc les clientes d'acheter tout en leur expliquant comment garder leur liberté, je me suis dit que non, ce militantisme moderne, ce road movie plus abonné au bistrot du coin qu’à la réflexion intérieure, non, ça ne m’apportait rien, et ça m’ennuyait même plutôt. J’abandonne.
Flammarion, janvier 2007, 201 pages, prix : 15 €
Crédit photo de couverture : éd. Flammarion et Amazon.fr