Les jardins d'Hélène

Venise n'est pas en Italie – Ivan Calbérac

26 Avril 2015, 15:53pm

Publié par Laure

Émile, quinze ans, est un adolescent sensible et réservé. Un peu chahuté par ses parents aux lubies affirmées : sa mère par exemple, lui teint les cheveux en blond depuis qu'il a sept ans, parce qu'elle trouve que c'est mieux comme ça ; son père, quant à lui, n'a pas la langue dans sa poche, plutôt fier de ses boutades vertes et fleuries... Émile a du mal à assumer cette famille encombrante quand il connaît ses premiers émois pour une fille de son lycée, Pauline, issue d'un milieu social plus cossu que le sien.

 

L'aventure commence quand Pauline l'invite à le rejoindre à Venise pour les vacances de Pâques, où elle doit donner un concert à la Fenice avec son orchestre. Comment convaincre ses parents de le laisser partir ? Mais ceux-ci n'y voient aucun obstacle : ils partiront avec lui, en caravane, celle-là même dans laquelle ils vivent en attendant le permis de construire pour leur maison.

 

Début d'un voyage rocambolesque aux multiples péripéties (le frère, militaire en perm, est aussi du voyage), au cours duquel l'issue est en permanence compromise. Mais sans compter sur la ténacité familiale...

 

J'ai beaucoup aimé la fraîcheur du roman dans son début, la sensibilité d’Émile, son rapport à sa famille, la tendresse immanente, le caractère drôle et parfois burlesque du récit. C'est distrayant mais peut-être un peu léger au final, un classique roman d'initiation où c'est le premier amour qui inévitablement vous fait grandir et vous affirmer. Ce qui m'a gênée, c'est que je n'ai jamais eu l'impression qu’Émile avait 15 ans, j'aurais dit 10 ou 12 à la limite, ou alors 15 ans dans les années 60. D'ailleurs peu d'éléments permettent de dater le roman, il n'y a pas de téléphones portables ni de réseaux sociaux dans le paysage ;-)

 

Un roman sympathique qui m'a fait passer un bon moment.

 

p. 77 : « Le problème, quand on a honte de sa famille, c'est qu'en plus on a honte d'avoir honte. C'est quelque chose entre la double peine et le triple cafard. »

 

 

Flammarion, mars 2015, 283 pages, prix : 18 €

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Crédit photo couverture : © d'après une photo de Jill Ferry / Getty Images et éd. Flammarion

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N
C'est drôle, je trouve au contraire que ses réflexions font que le narrateur me semblait très mûr pour son âge, comme quoi! Reste que j'ai beaucoup aimé ce roman. Personnellement je ne l'ai pas trouvé trop léger, d'abord parce que cela reste récit de distraction, mais aussi parce qu'on y trouve un peu de profondeur, avec des réflexions parfois pertinentes. Bref, j'ai beaucoup aimé ce roman, malgré un petit essoufflement vers la fin.
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N
Pas inoubliable alors... Je me tâtais justement...
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L
Je crois qu'il plait beaucoup en général, pour ma part, si j'étais très emballée au départ, le soufflé est assez vite retombé. Pas mal, mais rien d'extraordinaire. Rafraichissant mais pas un "grand" roman. A tenter pour te faire ton propre avis ?