Un été – Vincent Almendros
Pierre, le narrateur de ce court roman, est invité par son frère à passer quelques jours en mer sur son voilier. Jean est en couple avec Jeanne, Pierre vient avec sa compagne scandinave, Lone.
Dès le départ, et même avant, au point de rendez-vous, l’atmosphère est lourde, tendue. Le malaise est latent, ambiant, physiquement mais psychologiquement aussi pour les personnages.
Était-ce vraiment une bonne idée, ces quelques jours de vacances dans la promiscuité d'un espace réduit, quand on apprend que Jeanne est en fait l'ancienne compagne de Pierre ?
Étonnant huis-clos au large (pourtant) de la Méditerranée, sur un voilier qui n'offre que très peu d'espace intime, la tension est omniprésente, la chaleur étouffante, tout comme ce qui se joue entre les deux couples, les deux frères, Pierre et Jeanne... L’île de Capri (qui n'a pas alors en tête « c'est fini ») n'est-elle pas le signe de ce qui se joue, de ce qui s'est joué jadis ? Des objets anodins, et une casquette en particulier, prennent une importance dans la narration dépouillée, si l'on pressent ce qui se noue, on reste néanmoins saisi par la fin inattendue.
Un roman solaire qui en si peu de pages est un « grand roman » qui marque, oppressant, qui sous une lumière écrasante, révèle le plus intime d'un jeu de séduction inéluctable.
Minuit, janvier 2015, 94 pages, prix : 11,50 €
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Crédit photo couverture : © éd. de Minuit