La barbière - Caroline Lamarche, ill. de Charlotte Mollet
Dans un pays en guerre, une ville imaginaire au bord d’un fleuve. Les hommes se rendent au Salon de la Barbière, un ancien bar à putes dans un quartier d’usines. Mira l’assiste et raconte cette histoire. Un étrange rituel, cruel, abominable : la Barbière, en plus de les raser, énuclée les hommes, oui, elle leur prend un œil, que Mira range ensuite dans une boîte, yeux qui seront apportés en offrande au Grand Ob, le maître de la ville, qui en garantit alors la paix. L’offrande sacrificielle s’accompagne d’un rituel sexuel violent (mais jouissif) pour Mira.
Un jour, le capitaine Dragon vient au salon. La Barbière l’épargne et le prenant pour amant, elle épargnera tous les hommes. Mira s’interroge sur la disparition de son frère à la guerre, et quand elle comprend que Dragon en est responsable, elle se venge, en l’attirant dans des soirées sexuelles pour le moins particulières.
Ob, n’ayant plus d’offrandes, en réclame une, inédite : les larmes d’une femme n’ayant encore jamais pleuré. Il n’y en a qu’une dans cette ville… comment faire pour faire pleurer la Barbière ? Mira s’en charge, et la vengeance de son frère accomplie, s’en va.
Un conte sombre et fantastique, noir, qui vous glace. Des illustrations qui mériteraient d’être vues en grand format, sous leur forme originale (mais à ne pas mettre sous tous les yeux) et qui participent totalement du récit en le complétant. Pas d’érotisme habituel, mais une fable dérangeante sur le sexe et la mort, une barbarie douloureuse à laquelle, non, je ne goûte pas.
Sur le site de l’éditeur : là
Clarabel me disait que ce livre a obtenu le prix Sade 2007, ce qui aurait pu être tout à fait vrai, tant il est sombre et trouble, mais qui ne l’est pas. Il faisait néanmoins partie de la dernière sélection.
Les Impressions nouvelles, coll. Traverses, oct. 2007, 89 pages, prix : 19 €
Ma note : 3/5
Crédit photo couverture : © Ch. Mollet et éd. Les Impressions nouvelles.