La mémoire des murs - Tatiana de Rosnay
Je poursuis ma découverte des romans de Tatiana de Rosnay, même si je crois à présent qu’il va être difficile de faire plus fort que Elle s’appelait Sarah. D’ailleurs, c’est amusant, la mémoire des murs préfigure Sarah, de par ses thèmes et quelques passages, sur le Vel d’Hiv entre autres.
Pascaline, fraîchement divorcée, s’installe seule dans un nouvel appartement. Très vite elle s’y sent mal. Elle apprend qu’une jeune femme y a été violée et tuée quelques années auparavant. Elle s’informe sur ces meurtres en série où de nombreuses jeunes filles ont subi le même sort. Elle va éprouver le besoin d’aller visiter ces lieux, car elle ressent « la mémoire des murs ». Mais cela fait remonter en elle des douleurs enfouies : le divorce d’avec Frédéric, dont elle n’est pas guérie, elle ne peut supporter de le voir heureux avec une nouvelle compagne, et de les voir attendre une petite fille, alors qu’ils ont perdu ensemble un bébé il y a 15 ans, une petite fille décédée à 6 mois de la mort subite du nourrisson.
J’ai aimé : les personnages actuels créés par l’auteur, si ancrés dans la vie telle qu'elle est. (Hélas, bien trop semblable à la mienne !)
J’ai moins aimé : le côté « parapsychologie ou légèrement surnaturel » du ressenti physique de la mémoire des lieux (c’est comme ça, moi je n’y crois pas), et la fin : comme dans Spirales, elle arrive beaucoup trop vite, et si une phrase laisse imaginer ce qui va advenir, c’est au lecteur de se faire son film, et ça ça m’agace : j’aime les fins fermées, où l’auteur écrit réellement ce qu’il a choisi de faire vivre à ses personnages !
Donc à mon goût, pas le meilleur de l’auteur, même si le démarrage « thriller » est assez prenant, il s’essouffle vite, mais à lire parce qu’il contient la genèse du dernier paru : Elle s’appelait Sarah.
Pocket, juillet 2005, 138 pages, 5 €
Ma note : 3/5