Un heureux événement, un film de Rémi Bezançon (2011)
Avec : Louise Bourgoin, Pio Marmai, Josiane Balasko, ...
Durée : 1h50
Adapté du roman éponyme d'Eliette Abécassis (2005), Rémi Bezançon livre ici un beau film sur la maternité, la grossesse, l'accouchement et l'après, dans toute sa véracité, ses joies et ses désillusions.
Le film est composé de deux grandes parties : avant et après l'accouchement. Avant, c'est plutôt drôle, et la scène d'ouverture qui relate la rencontre du couple est pleine d'humour, et originale avec sa communication par titres de films interposés, loués au vidéo-club où travaille le futur chéri.
L'accouchement stressera les primipares enceintes dans la salle (il y en avait à la séance à laquelle j'étais, et j'écoutais leur inquiétude à la sortie!), au moins maintenant elles sont prévenues, tout comme de la capacité inouïe qu'ont les femmes à oublier cette douleur-là.
La seconde partie s'attache à décrire l'isolement, la dépression dans laquelle s'enferme Barbara, et l'incompréhension au sein du couple.
Les seconds rôles sont très bons et notamment celui de Josiane Balasko dans son rôle de mère, comme celui de Firmine Richard dans un rôle de sage-femme qui lui va à merveille (on croirait ces rôles faits pour elle tant on la voit régulièrement dans ces rôles médicaux dans des téléfilms aussi).
Il fallait oser proposer une jeune actrice qui n'a jamais connu la maternité pour jouer un tel rôle, et là chapeau bas, Louise Bourgoin s'en tire formidablement bien.
J'avoue, je n'ai pas lu les romans d'Eliette Abécassis, que j'ai tendance, à tort peut-être, à voir comme des romans de chick-litt sans grand intérêt, et j'appréhendais dans ce film un récit un peu bateau bourré de clichés : or j'ai été charmée du début à la fin (bon sauf la toute fin peut-être, bof), avec des scènes très réalistes, des scènes plus légères, et quelques vérités dénoncées qui m'ont bien fait rire. Une pensée pour Sophie (je ne linke pas l'article, inutile de rouvrir la guerre) pour la scène sur le club du lait (nom qu'il a dans le film) et que le scénario n'hésite pas à qualifier de secte. Les expressions des visages des actrices lorsqu'elles parlent du portage et du cododotage sont à mourir de rire, bravo d'avoir osé dénoncer la pression de la société sur les mères qui n'ont plus vraiment de choix. Et d'avoir montré aussi le plaisir que les mères peuvent y trouver. Et comment le père peut se sentir mis à l'écart.
Une bonne façon aussi de relater la relation mère-fille au moment de la maternité, tout ce que la femme enceinte ne veut pas reproduire de qu'elle pense être les erreurs de sa mère, et le chemin parcouru d'ici la fin du film.
Bref, une bonne surprise, avec une actrice qui passe très bien par tous les registres de son rôle, et que j'avais aussi tendance à déprécier (à tort) avant de la voir sur grand écran.
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