La vie d'une autre, un film de Sylvie Testud (2012)
Durée : 1h37
Avec Juliette Binoche, Mathieu Kassovitz, Aure Atika, François Berléand
Adapté du roman éponyme de Frédérique Deghelt (Actes
Sud, 2007), la réalisatrice a fait le choix de simplifier un peu l’intrigue (par exemple ce ne sont plus trois enfants mais un seul que Marie trouve à son réveil amnésique, elle se réveille à 41
ans et non 37), mais l’esprit y est. C’est une comédie sympathique mais qui m’a gênée à plusieurs moments : j’ai eu l’impression d’un écart d’âge important entre Juliette Binoche et Mathieu
Kassovitz, rendant leur couple et surtout leur rôle de parents un peu bancal, pourtant si j’en crois wikipedia, Juliette Binoche a 48 ans, et Kassovitz 45. C’est probablement injuste, mais elle
fait bien plus que ses 41 ans dans le film, et lui fait bien plus jeune ;-) Bref, Juliette Binoche est magnifique, mais m’a semblée trop âgée dans ce rôle, alors que lui semble resté dans la
jeunesse pré-amnésie ou presque. De même le luxe ostentatoire omniprésent devient vite agaçant, on finit par se demander si le film n’a pas été sponsorisé par quelques grandes marques de voitures
allemandes et de grands couturiers français. Ne parlons même pas de l’appartement avec vue en gros plan sur la Tour Eiffel et la foultitude de gadgets high-tech de leur équipement. Si
effectivement ils ont une vie aisée de par leurs situations professionnelles (surtout celle de madame), on est dans une vitrine tellement outrancière qu’elle ne fait même plus rêver. C'est joli
pour faire joli et masquer du vide. A croire que c’est un film de bobos parisiens pour bobos parisiens, et ce n’est pas l’image que j’avais gardée du livre.
Et trop de choses restent bancales : l’amie d’enfance apparaît sans que ce soit réutilisé (dommage, il y avait tellement plus et mieux dans le roman), idem pour la maîtresse de Paul, la réalisatrice se focalisant sur le couple, tous les autres font un peu tapisserie sans prendre pleinement part à l’intrigue de manière plausible.
Alors oui c’est une comédie sympa à voir entre copines, mais qui hormis un étalage classieux de fric ne montre pas grand-chose d’autre. Juliette Binoche, que j’aime beaucoup, sauve le film, mais Kassovitz a un peu l’air de s’ennuyer non ? Il en est presque transparent et c’est un comble.
Et que penser de la fin, abrupte, trop soudaine, qui a suscité dans la salle quelques rires nerveux de stupéfaction au tomber du générique, façon il est temps d'en finir débrouillez-vous, faites le happy end vous-même dans votre petite cervelle ?
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