Une forme de vie - Amélie Nothomb
Le marronnier de saison, qui avec mon retard habituel en deviendrait presque sapin de Noël, c’est bien sûr l’annuel Amélie qui cette année encore nous offre une (nouvelle) forme de vie.
Court roman – comme à son habitude – elle choisit cette fois la forme épistolaire pour se mettre en scène. Parmi les sacs postaux qu’elle reçoit, une lettre de Melvin Mapple, soldat américain enrôlé à Bagdad, qui s’est engagé pour la bonne raison qu’il crevait de faim, et qu’à l’armée il serait au moins nourri. A en devenir obèse, sa façon de protester contre la guerre. A ériger ses cent trente kilos excédentaires en body art. C’est gentil mais ça ronronne, à tel point que j’ai failli 1) m’endormir 2) arrêter à la cinquantième page. Allez un petit effort que diable, Amélie qui a fait du si bon il y a vingt ans ne peut pas faire du très mauvais aujourd’hui (si ?)
Obésité, beauté / laideur, art, image de soi, place de l’écriture dans la vie, les thèmes sont toujours un peu les mêmes, l’ensemble est devenu facile et prévisible, hélas. Il n'y a plus guère de saveur. Il y a bien un petit ressort (enfin !) trente pages avant la fin, l’improbabilité du scénario étant jusque-là trop grosse, et il y a même deux très bonnes pages, réellement surprenantes et amusantes. Dommage que ce soit les deux dernières, car pour ma part, c’est un peu tard.
Albin Michel, août 2010, 168 pages, prix : 15,90 €
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Crédit photo couverture : © Sarah Moon, et éd. Albin Michel.