Les jardins d'Hélène

rentree litteraire d'automne (2020)

Ce lien entre nous – David Joy

2 Mars 2021, 17:59pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Fabrice Pointeau

 

Un roman noir, âpre et violent, mais fort bien mené !

Darl Moody braconne le cerf hors période de chasse sur le terrain privé d’un voisin, quand c’est l’accident : ce n’est pas un cerf qu’il abat, mais un homme, lui-même en train de tenter de voler du ginseng cultivé dans ces bois.

Darl appelle son meilleur ami Calvin Hooper, pour qu’il l’aide à enterrer le corps. Mais Dwayne Brewer, frère du défunt et connu pour sa violence crasse, enquête à sa manière. C’est le début d’un engrenage sordide mais qui donne à voir, dans toute sa noirceur, une lueur d’amour, qui peut pousser, parfois, au pire.

Jusqu’où iront ces hommes, et ce flic, ces adultes qui ont grandi ensemble sur ces terres et sont devenus aujourd’hui des ennemis à abattre ou arrêter ? Que reste-t-il de leur enfance commune ?

Il y a du thriller dans ce roman d’une noirceur absolue, qui conduit à poursuivre la lecture en quasi apnée, pour en connaître l’issue.

 

Une traduction remarquable et un auteur que je découvre avec ce titre et que je ne suis pas près d’oublier.

 

 

Sonatine éditions, septembre 2020, 301 pages, prix : 21 €, ISBN : 978-2-35584-729-5

 

 

Crédit photo couverture : © DenisTangneyJr / E+ / Getty Images / et éd. Sonatine

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Glory – Elizabeth Wetmore

1 Septembre 2020, 15:33pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Emmanuelle Aronson. Titre original : Valentine

 

15 février 1976, Odessa, dans les champs pétrolifères du Texas, sous une chaleur aride, Gloria Ramirez, quatorze ans et des poussières, se réfugie chez Mary Rose Whitehead ; elle a peiné à se trainer jusqu’à la première maison en vue, sévèrement battue et violée au cours de la nuit de la Saint Valentin tout juste passée. Elle en sort si détruite qu’elle décide qu’elle ne se nommera plus jamais Gloria, mais Glory, amputant son prénom de son dernier son.

S’ouvre alors un roman choral donnant la parole aux femmes, d’âges et de milieux sociaux différents. Toutes vont dénoncer la condition féminine, le racisme, le patriarcat, le sort tout tracé des femmes, et c’est loin d’être simple pour elles d’oser le faire.

Le thème et les personnages rencontrés dégagent une force qui interpelle, mêlant dureté de la position féminine et du climat sec, chaud et aride. Malgré quelques longueurs vers le milieu du livre, on s’attache volontiers à ces femmes que l’on aimerait pouvoir défendre et encourager.

Un roman âpre et magnétique à la fois. A découvrir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Escales, août 2020, 320 pages, prix : 21,90 €, ISBN : 978-2-36569-459-9

 

 

Crédit photo couverture : © Hokus Pokus créations

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Histoire du fils - Marie-Hélène Lafon

21 Août 2020, 10:34am

Publié par Laure

Le fils, c’est André, élevé par Hélène, la sœur de sa mère, Gabrielle, celle-ci ayant choisi une vie libre et différente. Elle n’a pas rompu le lien, mais c’est bien avec ses cousines qu’André est élevé. Son père, il est inconnu, aux abonnés absents. Il apprendra son nom le jour de son mariage. L’histoire de ce père est aussi celle du drame qui ouvre le roman…

On retrouve l’écriture très belle, précise et travaillée de Marie-Hélène Lafon, l’enfilade d’adjectifs, nombreux, la richesse de la langue. Peut-être n’était-ce pas le bon livre au bon moment, mais je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages qui m’ont laissée de marbre, trop de prénoms également, je m’y suis souvent perdue.

L’histoire se déroule sur un siècle, de 1908 à 2008, mais les chapitres se jouent de la chronologie, mêlant les époques. Ce n’est pas mon roman préféré de cette autrice.

 

 

 

 

 

Buchet-Chastel, août 2020, 176 pages, prix : 15€, ISBN : 978-2-283-03280-0

 

 

Crédit photo couverture : © détail de l’œuvre de Jacques Truphémus, « Terrasse à Cauvalat » 2013 et éd. Buchet-Chastel.

 

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Sale bourge – Nicolas Rodier

20 Août 2020, 18:29pm

Publié par Laure

A 33 ans, Pierre est condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales, assortis d'une mise à l'épreuve de dix-huit mois et d'une injonction de soins. Ainsi s'ouvre le roman.

Comment Pierre en est-il arrivé là, lui qui a été élevé dans une bonne famille versaillaise ?

Le retour sur son enfance et son adolescence, dans une expression aussi simple qu'épurée, fait froid dans le dos. Une enfance bafouée engendre-t-elle nécessairement la violence ?

Ce premier roman frappe par la dureté de ses propos, amenés de manière descriptive mais incisive on pense à Edouard Louis (en finir avec Eddy Bellegueule), dans un milieu social bourgeois tout autant délétère.

Si le cliché du premier roman aux accents auto-fictionnels est bien présent, Sale bourge s'avale d'une traite et laisse un goût amer, celui des silences accumulés qui font péter les plombs. Percutant.

 

p. 100 : "Il y a un tel écart entre nos principes et nos comportements".  Tout est là, dans cet écart...

 

 

Flammarion, août 2020, 213 pages, prix : 17 €, ISBN : 978-2-0815-1151-4

 

Crédit photo couverture : © Meyer / Tendance floue et éd. Flammarion

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