Sale bourge – Nicolas Rodier
A 33 ans, Pierre est condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales, assortis d'une mise à l'épreuve de dix-huit mois et d'une injonction de soins. Ainsi s'ouvre le roman.
Comment Pierre en est-il arrivé là, lui qui a été élevé dans une bonne famille versaillaise ?
Le retour sur son enfance et son adolescence, dans une expression aussi simple qu'épurée, fait froid dans le dos. Une enfance bafouée engendre-t-elle nécessairement la violence ?
Ce premier roman frappe par la dureté de ses propos, amenés de manière descriptive mais incisive on pense à Edouard Louis (en finir avec Eddy Bellegueule), dans un milieu social bourgeois tout autant délétère.
Si le cliché du premier roman aux accents auto-fictionnels est bien présent, Sale bourge s'avale d'une traite et laisse un goût amer, celui des silences accumulés qui font péter les plombs. Percutant.
p. 100 : "Il y a un tel écart entre nos principes et nos comportements". Tout est là, dans cet écart...
Flammarion, août 2020, 213 pages, prix : 17 €, ISBN : 978-2-0815-1151-4
Crédit photo couverture : © Meyer / Tendance floue et éd. Flammarion