Les jardins d'Hélène

Hortense petite fée, le mystère des coquillages - Claire Gaudriot

20 Mai 2006, 22:20pm

Publié par Laure

J'ai rencontré Claire Gaudriot dans un salon du livre il y a deux ans, et c'est en passant comme ça devant sa table que j'ai craqué pour ses illustrations, à la fois douces et colorées, et sa petite fée Hortense aux jolies taches de rousseur qui la rendent plus malicieuse encore. J'ai pris Mosquito pour prétexte et acheté l'un de ses livres (ah, le bon prétexte !). Depuis, elle a sorti d'autres albums, chaque couverture a une couleur dominante, le dernier est bleu turquoise, comme la mer...

Hortense et le mystère des coquillages, donc. Oscar et Sidonie ont fait un beau château de sable sur la plage, mais lorsqu'ils reviennent le lendemain, les beaux coquillages qui l'ornaient ont disparu. Qui sont les voleurs ? Vite il faut appeler la petite fée Hortense pour mener l'enquête ! Avec son fidèle compagnon Gomez, Hortense va découvrir la beauté des fonds marins et résoudre l'énigme. Plus que l'histoire (même si l'ensemble tient la route), ce sont les illustrations que je préfère. Idéal pour les petites filles dès 4 ans. Les albums de Claire Gaudriot, à prix raisonnable (7,50 €) sont devenus le petit cadeau d'anniversaire tout trouvé quand Mosquito est invitée à un goûter chez ses copines !

       ed. Hachette jeunesse

   

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La fabrique du crétin : la mort programmée de l'école - Jean-Paul Brighelli

18 Mai 2006, 12:30pm

Publié par Laure

D’abord, ne pas faire le contresens : il ne s’agit pas d’une fabrique de crétins ou à crétins, mais de la fabrique DU crétin. « Le Crétin dont il s’agit n’est pas le produit de la fabrique, mais son ingénieur, son directeur, son patron. », dixit le préfacier Bernard Lecherbonnier.

Ce livre, qui prend des allures de pamphlet, est aussi excellent qu’affolant. Depuis l’avènement de la Nouvelle Pédagogie, c’est l’hécatombe : éradication du savoir, faillite organisée de l’enseignement, renoncement à la culture, l’école s’épuise juste à formater par le bas des « apprenants » qui seront ouvriers malléables et corvéables à merci pour une industrie immédiate. L’honnête homme et la littérature ont disparu, tout au plus mettra-t-on sur le même plan une biographie d’une star loftstorienne et une œuvre de Racine.

Je me suis souvent surprise à rire (jaune) : phrases mordantes, humour, ironie, et constat effarant dont il faut bien convenir qu’il est réaliste. Et l'auteur a toutes les compétences pour prétendre savoir de quoi il cause. La licence d’aujourd’hui équivaudrait au bac d’il y a 15 ans. Nos enfants ne savent plus écrire une ligne sans 5 fautes d’orthographe, au mieux. Mais ils savent utiliser Internet. Génial. La preuve, mon fils (en 6ème) étudie l’Odyssée sur Internet en ce moment. Ah bon, mais vous avez un livre ? des extraits photocopiés à lire ? Non non on cherche sur Internet ; y a un groupe qui travaille sur le voyage d’Ulysse, un groupe qui travaille sur les femmes dans l’Odyssée, etc. Ah. Mais vous faites quoi exactement ? Ben on cherche sur Internet. Re-ah. Pauvre Homère. Idem pour ma fille, qui est en CM1. Elle passe plus de temps scolaire à faire de la danse contemporaine et des sorties diverses et variées qu’à apprendre sa table de 9. Reste Mosquito, qui du haut de sa Moyenne Section, est aujourd’hui à la ferme pour aller voir la tonte des moutons, et demain elle continuera d’apprendre à écrire son prénom en attaché, tout en sachant compter jusqu’à 50. Et en 6ème, elle n’en saura guère plus. Suis cynique, hein, mais lisez ce bouquin, et vous comprendrez !

Certes l’auteur ne propose pas de solutions (c’est l’objet d’un second livre paru récemment) et on pourrait l’accuser de nostalgie outrancière du bon vieux temps si ses arguments n’étaient pas aussi efficaces et vérifiés.

A lire, vraiment. Mais cela fera-t-il bouger en haut lieu, où politiciens et didacticiens savent mieux que les enseignants ce qu’il faut faire ?

Ed. JC Gawsewitch, sept. 2005, 218 p., ISBN 2-35013-035-5, prix : 16,90 €

Ma note : 4,5/5

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J'étais derrière toi - Nicolas Fargues

15 Mai 2006, 14:05pm

Publié par Laure

Je ne connaissais pas Nicolas Fargues autrement que de nom depuis la publication de One Man Show en 2002 (pas lu), et ce dernier J’étais derrière toi en 2006 (tentative de lecture). Si j’en crois mes amies blogueuses, l’homme serait aussi divinement beau. Ne regardant que rarement la télé et n’ayant pas vu sa gueule d’ange dans les journaux, je ne me prononcerai pas, et à vrai dire je m’en fiche complètement. (J’ai dû entrapercevoir une photo sur le net, qui ne m’a marquée plus que cela.)

Ce qui m’intéressait davantage, c’était son dernier roman, qui a eu de bonnes critiques, me semble-t-il. Mais entre ce livre et moi, c’est l’échec total.

Le héros traverse une mauvaise passe dans son couple, il a trompé sa femme qui lui a rendu la pareille, et il part 48h en Italie, chez son père et sa belle-mère. En dînant au restaurant, à Romanze, le serveur lui apporte une petite carte sur laquelle est écrit : ero dietro di te (j’étais derrière toi) et c’est signé Alice. Ça c’est l’intrigue posée dès la première page.

A la page 15, je commençais à m’ennuyer ferme : non non non, je n’y arriverai pas, ce livre est d’un bavardage sans fin et sans intérêt aucun. Mais condamner un bouquin au bout de 15 pages, c’est un peu sévère quand même, alors j’ai poursuivi. Page 41, le héros dit ceci : « et donc, j’y reviens – n’hésite pas à me dire si je fais trop de digressions -, à la fin du repas, le serveur me remet le carton du resto avec le numéro de téléphone d’une fille qui s’appelle Alice ». Notez bien qu’il ne s’est rien passé de neuf depuis la page 9 (la première page numérotée du livre).

Alors moi j’t’l’dis cher ami, tu me saoules grave avec ta logorrhée !

Ce roman est un déversoir intarissable de paroles, dans un style tout ce qu’il y a de plus oral, sans chapitres et sans paragraphes, un bloc compact de mots, d’un trentenaire qui souffre à son pote invisible, et on comprendra que ça parle de femmes et d’amour. Mais ce style et moi, ça m’ennuie, ça m’endort (pour ça c’est assez efficace !) et je jette l’éponge à la page 50 : je ne suis pas psy, et ne serai donc pas le réceptacle bienveillant de ce verbiage.

Si toutefois vous veniez à passer par ici Monsieur Fargues – Google étant un grand traître – je vous prie d’accepter mes plus plates excuses, sachez que je n’ai rien du tout contre vous, je ne vous connais pas, même si je veux bien croire mes copines qui feraient de vous leur quatre heures, alors je m’en tiendrai à votre dernier ouvrage : j’aurais aimé qu'avec celle qui était  derrière vous, il se passe quelque chose, et un peu plus vite… Sans rancune !

POL, mars 2006, 216 p., ISBN 2-84682-131-3, prix : 17 €

Ma note : 2/5

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La femme quittée - Raphaële Vidaling

14 Mai 2006, 16:59pm

Publié par Laure

Son mari la quitte, elle reste seule avec leur petit garçon de 2 ans. Sous forme de journal, 144 courts chapitres ou plutôt paragraphes d’une 10aine de lignes, on suit l’évolution post séparation de la narratrice. D’abord complètement déprimée et larmoyante, elle va petit à petit reprendre le dessus et chercher de nouvelles rencontres via Internet et les petites annonces, jusqu’à se sentir enfin « quitte », et non plus quittée. Au début je me demandais pourquoi j’avais tant cherché à lire ce petit livre que je trouvais bien décevant, tournant sans charme aucun autour d’un nombril féminin de pauv’fille qui se lamente. Et puis le roman prend une belle tournure, avec des petites phrases facétieuses, une pointe d’humour ou de calembours sympathiques, offrant un ensemble plus distancié du personnage, ou du moins une évolution positive de l’histoire qui nous sauve d’un hypothétique ennui.

Cet extrait : « 130. L’amour versant amer »

            « L’homme aux yeux verts – comment l’appeler, voyons : X, Y, Z ? – X ne fait que passer, chez moi, il dit. Et puis finalement il reste une partie de la  nuit. Il a la peau élastique, l’odeur alchimique, l’émotion contagieuse. Il m’use les lèvres comme à dix-sept ans. Pas d’engagement, il cherche une fille pas chiante : scout toujours, me voilà ! Dégringolade. Je glisse du tout-est-possible à un rôle que je connais bien, la jamais-déçue-pas-exigeante. Avec toi tout est simple, il dit. Je sais faire, oui, je sais faire les choses pour qu’on me dise cela. En glissant je renonce à plus, je fais de lui mon simple bonus. C’est un amant hors pair, lisse, sensible et délicieux. Je prends tout ce qu’il a de bon à donner, je donne ce qu’il attend, je n’attends rien. Je perds l’accès, et lui plus encore, à quelque chose en moi qui n’a pas eu le temps de s’épanouir, je le sais. Mais il est très bon aussi de faire l’amour au brouillon. » (p.136)

Cet extrait m’a marquée, parce que des filles comme ça, j’en connais.

Grasset, avril 2003, 157 pages, ISBN 2-246-65031-3, prix : 9.90 € 

Ma note : 3/5 

Merci à C. pour le prêt de ce livre !  

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M : I : 3, un film de J.J. Abrams

14 Mai 2006, 15:51pm

Publié par Laure

Hier soir nous inaugurions un nouveau type de sortie : nous allions au ciné avec grand fiston, ne confiant plus que les deux filles à la baby-sitter. Au programme : Mission Impossible 3. Premier constat : que de familles comme nous ! avec papa-maman- et les enfants quand ils s'agit de jeunes garçons. Il me semblait possible que mon aîné de presque 12 ans voie ce film, en revanche de là à y emmener des enfants de 7-8 ans comme de nombreux parents l'ont fait, je m'interroge... Ces deux-là derrière nous qui passaient leur temps à froisser des papiers de bonbons de peur, à demander "maman, il est mort le monsieur ?" ou "papa, elle a mal la dame?" : parfois je m'interroge sur le bon sens des parents.

Pas grand-chose à dire sur ce film si ce n'est qu'on ne voit pas le temps passer, si on aime le genre, on aimera nécessairement. L'intrigue est assez bien ficelée, il n'y a aucun temps mort, et bien sûr, Tom Cruise ne meurt jamais ! Je ne suis pas adepte des films d'espionnage ou d'action en général, mais une fois de temps en temps, ça passe bien, si l'on ne cherche pas bien sûr, le réalisme des actes. On dit que c'est plus gros plus ça passe, mouais, c'est la surenchère aux gadgets pour concurrencer James Bond (?) mais c'était pas mal. Pour ma part j'avais préféré MI1, je ne me souviens plus du 2, et mon homme trouve que les 3 se valent. Au final, j'ai passé une bonne soirée, c'est ça qui compte !

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L'autre bout du monde - Emily Loizeau

12 Mai 2006, 21:21pm

Publié par Laure

Emily Loizeau, avec un Y parce que sa mère est anglaise, et un Z s'il vous plaît, c'est d'abord une voix et un piano, agrémentés parfois de quelques choeurs et cordes. Une auteure compositeur interprète, une vraie de vraie.

Je dois à France Inter et au hasard de l'avoir découverte. Au hasard parce que dans ma campagne, on ne capte aucune station de radio en dehors d'...Autoroute FM ! (y a une autoroute pas loin), alors les accidents  et les objets égarés sur les voies de circulation, ça va cinq minutes... donc je n'écoute jamais la radio. Sauf quand je pars en stage et que je fais un peu de route en voiture. C'est ainsi que j'ai entendu "je suis jalouse" sur France Inter, la 8ème chanson de "l'autre bout du monde", et je l'ai trouvée si vive, si pétillante et malicieuse que j'ai pensé que cet album, il me le fallait absolument.

Voilà, c'est chose faite et il tourne en boucle depuis hier, comme souvent lorsque j'achète un CD, je l'écoute jusqu'à saturation, jusqu'au prochain.

"L'autre bout du monde", c'est un recueil enchanteur, un mélange de chansons en français et en anglais, tantôt drôles tantôt plus mélancoliques, des interludes au piano et des duos superbes.

Pour l'humour, il est parfois légèrement noir, comme dans "Jasseron", duo avec Franck Monnet, où pour l'anniversaire de leur première rencontre, son amoureux lui offre un cadeau original : une concession au cimetière de Jasseron !

J'aime tout particulièrement la douceur mélancolique du juke box des souvenirs de "comment dire", l'humour facétieux de "je ne sais pas choisir", "boby chéri", et le duo en français avec Andrew Bird, et bien sûr le "je suis jalouse" volé sur France Inter qui me rappelle, allez savoir, le joyeux Benabar.

Pour écouter des extraits de l'autre bout du monde et découvrir un peu plus Emily, cliquez ici

 

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Camping, un film de Fabien Onteniente

12 Mai 2006, 18:47pm

Publié par Laure

Comme dans le goût des autres d’Agnès Jaoui, on est toujours le beauf de quelqu’un.

Michel Saint-Josse (le séduisant Gérard Lanvin), père divorcé, chirurgien esthétique gagnant bien sa vie, s’apprête à partir en vacances à Marbella avec sa fille adolescente, Vanessa. Mais sa belle voiture – la même que celle de James Bond les accessoires en moins – tombe en panne du côté d’Arcachon, devant le camping des flots bleus. Adieu l’Espagne, c’est un lieu de vacances un peu forcé qui s’impose, avec ses rituels et ses habitués, ses sanitaires communs et sa danse de la tong. Les Pic qui occupent le même emplacement depuis 17 ans sont désespérés d’avoir l’emplacement voisin cette année, les Gatineau, dont le couple bat de l’aile (Mathilde Seigner ne pardonne pas à son mari de l’avoir trompée), et l’irremplaçable playboy survolté : Patrick Chirac (alias Franck Dubosc), dijonnais au chômage qui drague tout ce qui se passe sans préciser que son couple aussi en paye le prix. Bref c’est un joyeux groupe de campeurs qui va taper sur les nerfs de notre chirurgien habitué des palaces 5 étoiles. Mais quel que soit le niveau social d’un individu, chacun a ses défauts et ses qualités, c’est la morale toute simple du film. Lanvin ne voit pas que sa fille vit son premier amour dans ce camping où enfin elle se fait des amis au lieu de mourir d’ennui sur un parcours de golf à attendre son père, et si les autres font beauf’, ils ont des qualités de cœur irremplaçables.

Ce film n’a pas eu de bonnes critiques presse, peut-être parce qu’il n’a rien de prétentieux, et qu’un bon film devrait être un truc intello où à la sortie on n’a pas compris la fin ? Pour ma part, j’ai passé un bon moment de détente et de rire, car le film ne manque pas d’humour et de petites répliques assassines. C’est du divertissement pur et simple, qui ne frise ni la bêtise ni le ridicule, juste une comédie légère qui ne se boude pas…

Ma note : 4/5

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L'art de la joie - Goliarda Sapienza

11 Mai 2006, 15:41pm

Publié par Laure

Le 13 avril, je vous photographiais le joyeux bazar de ma table de chevet : dessus, dessous, à côté, partout des bouquins. Les blogueuses perspicaces y ont repéré un pavé que j’ai commencé ce jour là. Un mois plus tard, je décide de l’abandonner et de le rendre à sa chère étagère de bibliothèque publique où une main plus chaleureuse et plus patiente que la mienne le chérira peut-être. 

 Modesta, l’héroïne de ce roman, née le 1er janvier 1900 (pour la facilité du calcul), porte bien mal son prénom, car elle est tout, sauf modeste. Ambitieuse, prétentieuse, elle est prête à tout pour avancer dans la vie, y compris à tuer quelques personnes encombrantes au passage. J’ai bien aimé les 300 premières pages de ce roman (qui en compte 636) : une véritable saga comme on n’en fait plus, dans la Sicile du début du 20ème siècle, avec des personnages hauts en couleurs et des rebondissements qui se succèdent très vite. Puis j’ai peiné jusqu’à la page 450 : c’est devenu long, lent et ennuyeux. L’écriture devient tout à coup théâtrale, sous forme de dialogues avec nom du personnage en début de ligne : un peu rebutant. J’ai survolé rapidement les 100 pages suivantes et ignoré carrément les 50 dernières pages : non vraiment, ce roman pourtant si loué par les critiques et que son auteur a mis 10 années à écrire (1967-1976) me tombe des mains. Dommage car le début était excellent. 

 

Goliarda Sapienza est morte en 1996, quelques mois avant la parution de son roman en Italie.

Voir le très bon article de Romaric Sangars sur Chronic’art. com et le dossier consacré par la librairie comme un roman.

Viviane Hamy, sept.2005, 636 pages, ISBN 2-87858-215-2, prix : 24 €

Ma note : 3/5

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bug photos sur over-blog

11 Mai 2006, 14:33pm

Publié par Laure

Juste pour info, à ceux qui rencontreraient le problème : depuis ce matin l'affichage des photos sur les blogs d'OB est au mieux, aléatoire, au pire, nul. Les malins du forum conseillent de vider le cache du navigateur : dans panneau de config, propriétés internet, supprimer les fichiers. J'ai testé, ça marche. Youpi (Pourvu que ça dure hein).

Parce que moi ça m'énervait de voir les photos des lectures de Cuné et pas les miennes :-((

(je plaisante hein Cuné)

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L'adieu au Nord - Pascale Kramer

11 Mai 2006, 14:18pm

Publié par Laure

Il m'a fallu du temps pour savoir si j'aimais ou non ce livre. Dès le début est né un sentiment de malaise à la lecture de ce roman que je trouvais oppressant et malsain. Mais j'avais envie néanmoins de poursuivre ma lecture. C'est alors que j'ai perçu le talent de l'auteur à créer, plus qu'une histoire, d'abord une atmosphère, un climat étouffant de violence et de sentiments malmenés par le désarroi.

Dans le Nord de la France, Alain, la petite quarantaine, travaille à la cressonnière de son frère Jean, avec d'autres employés, hommes célibataires tout aussi bourrus que lui, Sven, et Serge. Au village la fille de l'épicier s'ennuie, la jeune Patricia, pas tout à fait majeure, va occuper son ennui à séduire le taciturne Alain. Elle ne se sépare jamais de sa copine Luce, fillette de 11 ans, tout aussi désoeuvrée qu'elle. Dans la chaleur écrasante de l'été naît la violence du désir. Le désir d'Alain pour Patricia. Le début de leur liaison. L'affolement d'Alain lorsque Patricia lui annonce son départ pour l'Irlande. Il la suit.

D'errances en drames, le viol de Luce, la grossesse de Patricia, c'est l'histoire annoncée d'un échec, dans ce monde miséreux de jeunes gens incapables de dire leurs sentiments. La violence latente et l'incapacité des personnages à faire des choix cohérents ou "adultes" concourent à cette impression d'étouffement.

Il m'a fallu du temps donc, pour comprendre cela. Et penser alors que ce roman était excellent. Même s'il en reste un certain pessimisme, toujours empreint de malaise. Pour le talent de l'auteur j'ajouterai aussi que tous les personnages secondaires sont bien définis, presque tous aussi paumés qu'Alain et Patricia, apportant davantage encore, si besoin était, de cohésion à l'ensemble.

Le choix de l'éditeur d'avoir mis une scène clairement érotique en 4ème de couv. me gêne un peu : non pas pour la description crue, (les scènes d'amour le sont toutes dans ce livre) mais pour le malentendu : il ne s'agit pas d'un roman érotique, encore moins d'un genre douteux. La violence du désir décrit ne traduit qu'une très grande pauvreté intérieure. Attention donc à ce qu'il n'y ait pas tromperie sur la marchandise.

On pourra lire l'interview intéressante de l'auteur sur ce site.

Mercure de France, juin 2005, 227 pages, ISBN 2-7152-2581-4, prix : 17 €

Ma note : 3,5/5

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