J'étais derrière toi - Nicolas Fargues
Je ne connaissais pas Nicolas Fargues autrement que de nom depuis la publication de One Man Show en 2002 (pas lu), et ce dernier J’étais derrière toi en 2006 (tentative de lecture). Si j’en crois mes amies blogueuses, l’homme serait aussi divinement beau. Ne regardant que rarement la télé et n’ayant pas vu sa gueule d’ange dans les journaux, je ne me prononcerai pas, et à vrai dire je m’en fiche complètement. (J’ai dû entrapercevoir une photo sur le net, qui ne m’a marquée plus que cela.)
Ce qui m’intéressait davantage, c’était son dernier roman, qui a eu de bonnes critiques, me semble-t-il. Mais entre ce livre et moi, c’est l’échec total.
Le héros traverse une mauvaise passe dans son couple, il a trompé sa femme qui lui a rendu la pareille, et il part 48h en Italie, chez son père et sa belle-mère. En dînant au restaurant, à Romanze, le serveur lui apporte une petite carte sur laquelle est écrit : ero dietro di te (j’étais derrière toi) et c’est signé Alice. Ça c’est l’intrigue posée dès la première page.
A la page 15, je commençais à m’ennuyer ferme : non non non, je n’y arriverai pas, ce livre est d’un bavardage sans fin et sans intérêt aucun. Mais condamner un bouquin au bout de 15 pages, c’est un peu sévère quand même, alors j’ai poursuivi. Page 41, le héros dit ceci : « et donc, j’y reviens – n’hésite pas à me dire si je fais trop de digressions -, à la fin du repas, le serveur me remet le carton du resto avec le numéro de téléphone d’une fille qui s’appelle Alice ». Notez bien qu’il ne s’est rien passé de neuf depuis la page 9 (la première page numérotée du livre).
Alors moi j’t’l’dis cher ami, tu me saoules grave avec ta logorrhée !
Ce roman est un déversoir intarissable de paroles, dans un style tout ce qu’il y a de plus oral, sans chapitres et sans paragraphes, un bloc compact de mots, d’un trentenaire qui souffre à son pote invisible, et on comprendra que ça parle de femmes et d’amour. Mais ce style et moi, ça m’ennuie, ça m’endort (pour ça c’est assez efficace !) et je jette l’éponge à la page 50 : je ne suis pas psy, et ne serai donc pas le réceptacle bienveillant de ce verbiage.
Si toutefois vous veniez à passer par ici Monsieur Fargues – Google étant un grand traître – je vous prie d’accepter mes plus plates excuses, sachez que je n’ai rien du tout contre vous, je ne vous connais pas, même si je veux bien croire mes copines qui feraient de vous leur quatre heures, alors je m’en tiendrai à votre dernier ouvrage : j’aurais aimé qu'avec celle qui était derrière vous, il se passe quelque chose, et un peu plus vite… Sans rancune !
POL, mars 2006, 216 p., ISBN 2-84682-131-3, prix : 17 €
Ma note : 2/5