Les jardins d'Hélène

J'étais derrière toi - Nicolas Fargues

15 Mai 2006, 14:05pm

Publié par Laure

Je ne connaissais pas Nicolas Fargues autrement que de nom depuis la publication de One Man Show en 2002 (pas lu), et ce dernier J’étais derrière toi en 2006 (tentative de lecture). Si j’en crois mes amies blogueuses, l’homme serait aussi divinement beau. Ne regardant que rarement la télé et n’ayant pas vu sa gueule d’ange dans les journaux, je ne me prononcerai pas, et à vrai dire je m’en fiche complètement. (J’ai dû entrapercevoir une photo sur le net, qui ne m’a marquée plus que cela.)

Ce qui m’intéressait davantage, c’était son dernier roman, qui a eu de bonnes critiques, me semble-t-il. Mais entre ce livre et moi, c’est l’échec total.

Le héros traverse une mauvaise passe dans son couple, il a trompé sa femme qui lui a rendu la pareille, et il part 48h en Italie, chez son père et sa belle-mère. En dînant au restaurant, à Romanze, le serveur lui apporte une petite carte sur laquelle est écrit : ero dietro di te (j’étais derrière toi) et c’est signé Alice. Ça c’est l’intrigue posée dès la première page.

A la page 15, je commençais à m’ennuyer ferme : non non non, je n’y arriverai pas, ce livre est d’un bavardage sans fin et sans intérêt aucun. Mais condamner un bouquin au bout de 15 pages, c’est un peu sévère quand même, alors j’ai poursuivi. Page 41, le héros dit ceci : « et donc, j’y reviens – n’hésite pas à me dire si je fais trop de digressions -, à la fin du repas, le serveur me remet le carton du resto avec le numéro de téléphone d’une fille qui s’appelle Alice ». Notez bien qu’il ne s’est rien passé de neuf depuis la page 9 (la première page numérotée du livre).

Alors moi j’t’l’dis cher ami, tu me saoules grave avec ta logorrhée !

Ce roman est un déversoir intarissable de paroles, dans un style tout ce qu’il y a de plus oral, sans chapitres et sans paragraphes, un bloc compact de mots, d’un trentenaire qui souffre à son pote invisible, et on comprendra que ça parle de femmes et d’amour. Mais ce style et moi, ça m’ennuie, ça m’endort (pour ça c’est assez efficace !) et je jette l’éponge à la page 50 : je ne suis pas psy, et ne serai donc pas le réceptacle bienveillant de ce verbiage.

Si toutefois vous veniez à passer par ici Monsieur Fargues – Google étant un grand traître – je vous prie d’accepter mes plus plates excuses, sachez que je n’ai rien du tout contre vous, je ne vous connais pas, même si je veux bien croire mes copines qui feraient de vous leur quatre heures, alors je m’en tiendrai à votre dernier ouvrage : j’aurais aimé qu'avec celle qui était  derrière vous, il se passe quelque chose, et un peu plus vite… Sans rancune !

POL, mars 2006, 216 p., ISBN 2-84682-131-3, prix : 17 €

Ma note : 2/5

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Q
Heureusement que je tombe sur ton article! Je l'ai longuement feuilleté à la FNAC et je trouvais que c'était en effet très bavard. Je l'ai mis dans mon sac, puis finalement reposé, je ne le sentais pas. Et voilà que tu confirmes ma première impression! Merci!
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L
euh.. de rien ;-)<br /> c'est marrant c'est un truc que je n'arrive vraiment pas à faire ça : lire un extrait ou quelques pages pour voir si ça va me plaire. Tout le temps où j'étais abonnée au magazine Lire, je ne lisais jamais les extraits. Ni maintenant sur le net. Je m'en tiens à la foi des critiques et au bouche à oreille des blogs.. Mais hésiter, reposer, ça oui, je fais, toujours en me disant : nan allez t'en as déjà trop qui attendent à la maison !
B
Comme mes camarades, je ne souhaite pas m'auto-censurer, google ou pas... Par ailleurs, ce sont des livres que nous critiquons, pas leurs auteurs et, c'est une nuance d'importance à mon sens ! Enfin, tout cela ne relève que d'avis personnels, pas de vérités définitives. Alors, je crois que tout auteur un peu "fut'-fut'" est capable de comprendre cela. De mon côté, je n'ai jamais eu de réactions sur mon blog de la part d'auteurs alors c'est facile de faire la maline, je le reconnais... Lire majoritairement de la littérature étrangère doit aider ;-) Quant à Nicolas Fargues, il n'écrit pas sur des thèmes qui m'intéressent, je n'ai donc rien lu de lui à ce jour. Mais, les critiques que tu formules me parlent car je devine que ce n'est vraiment pas mon style.
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L
des livres .... pas des auteurs : oui, bien sûr, mais l'orgueil fait parfois qu'on peut se sentir vite attaqué !<br /> la littérature étrangère : oui ça doit aider ;-))
C
Chuis pas chonchon !!! <br /> :D
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P
J'adooooore : "…les copines qui feraient bien de l'auteur leur quatre-heure"…… <br /> Laure votre billet est si drôle et si fin que vous arrivez à nous embobiner et qu'à la fin, on ne sait même plus si c'est nul ou pas si mal.<br /> Les critiques sur ce livre sont toutes excellentes dans la presse (surtout une d'un certain Sollers, dithyrambique), c'est à ne pas croire…<br /> Je voulais l'acheter…… mais bon je pense laisser tomber désormais. Merci les filles de chouchouter mon porte monnaie !
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C
Chonchon ce matin, Clara ? Ben oui qu'on a le droit, on va se gêner même, surtout quand on le fait avec ta délicatesse !Le monde idéal où on aimerait absolument tout ce qu'on lit n'existe pas !C'est d'autant plus rageant quand on a acheté le bouquin, je suis une spécialiste du truc...
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L
pour ma consolation, c'était un emprunt à la bib...
C
N'empêche : on a toujours le droit de dire qu'on n'a pas aimé, non ????  :-/<br /> .. Bon, en ce qui me concerne, c'est la deuxième fois que cela m'arrive (un écrivain qui me taquine car je n'ai pas aimé son livre...).. mais bon, j'ai un peu le cafard en pensant que le 1er Monsieur est aujourd'hui plus de ce monde, et patati patata... :(  :(<br /> Bouh.. De toute façon, j'avais été assez "classe" avec son livre car je critiquais juste combien l'histoire n'avait pas su me toucher. Après, je ne touche pas au style etc... <br /> Non mais n'empêche : on a le droit de pas aimer quand même ??!!!??? ... :-/  :-/
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L
dans ce cas présent, c'est bien le style qui ne passe pas avec moi, ça n'empeche pas que l'auteur a de très bonnes critiques par ailleurs sur ce bouquin. <br /> oui, on a le droit de ne pas aimer, je maintiens !
A
J'ai lu "One Man Show" il y a peu de temps, et bien que ma critique était moins virulente que la tienne, je n'avais pas trop envie de lire un autre titre de lui. Maintenant, plus aucune envie du tout.<br /> Si tu veux voir sa "gueule d'ange" j'avais accompagné mon avis d'une photo : http://insatiable-lectrice.over-blog.com/article-2042650.html
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L
oui, c'est chez toi que j'avais dû voir sa photo....
C
"Alors moi j’t’l’dis cher ami, tu me saoules grave avec ta logorrhée !"Ah Laure, tu m'as fait bien rire ! :-DCelui-là ne me tentait pas non plus, c'est pour ça que je suis allée acheter One man show, qui correspondait plus à mes goûts d'après ce que j'ai pu en glaner sur le net, et ça m'a beaucoup plu.Ca me fait rire aussi, comme on peut prendre des gants maintenant en parlant de livres qu'on n'a pas aimé, comme tu le dis Google est un grand traître :-DJ'avais bien rigolé aussi chez Clara dernièrement avec je ne sais plus quel auteur qui a fait un message sympa et plein d'humour, et Clara qui répond : * la honte !* :-DMais finalement mes plus beaux - et longs- mails reçus d'auteurs viennent de ceux dont je n'ai pas aimé les livres, alors ils ne prennent pas si mal nos avis, pour peu qu"on les étaye un peu !Méfiance avec les gueules d'ange ? Tout autant qu'avec les blondes au foyer qui foutent rien de leurs journées ;o)))
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L
Oui, c'est en pensant à la mésaventure de clara que j'ai pris des gants dans mon commentaire ...<br /> quand j'étais au lycée, le seul que trouvais beau dans le Lagarde et Michard du XXème sicèle, c'était JMG Le Clézio. C'était aussi le seul à n'être ni vieux ni mort  .. ;-))<br /> ouf, je suis brune ;-)))
C
 Ouh, ça a le mérite d'être clair ! ! ! :D<br /> Du coup, je vais le retirer de ma liste (un peu trop fournie .. hein..) et pis tant pis. Déjà j'avais commencé et pas terminé "One man show".. donc c'était déjà un signe ! .. <br /> Méfiance : les gueules d'ange ... hein .. patati patata... :)
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