Le voyage d'hiver - Amélie Nothomb
Zoïle aurait dû s’appeler Zoé, mais voilà, il est né de sexe masculin, et ses parents
ont bien dû aviser, en lui donnant le nom d’un philosophe grec phonétiquement proche. Zoïle travaille pour EDF-GDF, en proposant des solutions énergétiques à des gens qui viennent d’emménager et
qui n’ont rien demandé. C’est ainsi qu’il va faire la connaissance d’Astrolabe et d’Aliénor, qui vont bouleverser sa vie. Zoïle va tomber amoureux d’Astrolabe, laquelle restera fidèle à Aliénor
Malèze, écrivain autiste dont elle s’occupe au quotidien. Dans l’espoir de passer à l’acte avec Astrolabe, Zoïle va tout tenter, notamment un mémorable dîner de champignons hallucinogènes. Et
pour qu’Astrolobe prenne conscience de la portée de son amour, Zoïle va l’impressionner en faisant exploser en vol un Boeing 747 avec un tesson de bouteille de champagne grand cru acheté en duty
free après avoir passé les portiques de sécurité de l’aéroport…
Ne croyez pas que j’aie tout dit, il en reste encore à découvrir ! Vous vous posez des questions sur cet univers de fous aux prénoms décalés ? Pas d’erreur, vous êtes bien dans un roman
d’Amélie Nothomb, roman qui répond aux critères habituels : lu en 1h30 environ, 2 heures grand maximum peut-être si vous êtes fatigué, les thèmes fétiches sont toujours là : la
laideur et la beauté, l’écriture, l’anorexie, sa « culture » littéraire, musicale et artistique en fond, sa fantaisie proche du délire… Amélie Nothomb écrit bien du Nothomb, et ça ne
surprend plus. Ça ennuierait presque. Oui c’est un peu n’importe quoi et ça tient malgré tout à peu près la route, mais après ? J’aimerais un roman qui me surprenne ou qui m’enchante, un
truc qui me captive ou me rende admirative, au lieu de cela, j’ai juste un devoir annuel conforme au cahier des charges qui me laisse de marbre. J’aimerais tellement voir ce qu’Amélie a dans les
tripes sur un pavé de 500 pages, ce jour-là peut-être, je redeviendrai fan…
Pas de doute, c’est du Nothomb : p. 103 : « […], on a besoin de grandeur parce que c’est absolu, c’est une question de taille et non de structure, si le baobab rapetisse prodigieusement, il devient un brocoli, le brocoli peut être mangé, le baobab est le brocoli cosmique dont parlait Salvador Dali, […] » moi je dis juste qu’il faut arrêter les champignons, Amélie…
Albin Michel, août 2009, 130 pages, prix : 15 €
Etoiles :
Crédit photo couverture : © studio Harcourt, Paris
p. 39 : « J’appréciais par ailleurs qu’il n’y ait pas de photo de l’auteur sur la jaquette, en cette époque où l’on échappe de moins en moins à la bobine de l’écrivain en gros plan sur la couverture. » Elle a de l’humour, Amélie…