Lettres à mon libraire (Collectif préfacé par François Busnel)
Découvert sur une table de libraire, dans un
amphithéâtre en plein colloque sur la Lecture, je n’ai pas résisté à l’appel du titre et de la promesse de plaisir, évidemment.
Jean Morzadec anime « le choix des libraires » en partenariat avec France Info et France 5 (La grande librairie) et il a rassemblé dans ce recueil une bonne quarantaine de lettres d’écrivains à leur(s) libraire(s). Lieux de passion et d’impulsion, lieux de conseils et d’intimité, les librairies sont le maillon incontournable entre un auteur et un lecteur, et ce maillon peut gagner encore en sens et en plaisir quand vous avez la chance de nouer un lien étroit avec votre libraire, personnage en chair en et os.
Ce petit recueil leur rend hommage, sous des formes très variées mais toujours très courtes, anecdotes, souvenirs, déclarations passionnées, prétextes pour caser son propre roman, on y trouve un peu de tout. Quelques uns ont joué l’originalité et l’humour, mentions particulières à Benoît Hopkin qui fait tout pour ne pas s’arrêter mais c’est fichu, cette vitrine est un aimant !, à Jean-Loup Chiflet qui nous la joue humour et perles du métier, ainsi que Didier Daeninckx.
Pourtant … il manque un entrain dans ce livre, je n’y ai pas ressenti
l’enthousiasme espéré, peut-être est-ce dû aux conditions particulières de découverte, deux jours d’immersion dans la thématique lecture, interrogations et réflexions, passions de métiers et
savoirs universitaires, études sociologiques et récits d’écrivains et d’éditeurs, il y avait tant de passion, de partage et de vie dans ces propos échangés durant deux jours en Mayenne que
le livre n’arrive pas à la hauteur de ces échanges. La forme est trop courte, parfois à peine écrite (certaines lettres sont plus ou moins des
retranscriptions téléphoniques), l’exercice aurait mérité davantage de temps et d’espace pour s’épanouir pleinement.
Finalement, la plus belle lettre, c’est peut-être tout simplement la préface de François Busnel, qui n’est pas écrivain mais journaliste et qui conclut ainsi : « J’avais huit ans et décidais que, s’il me fallait travailler un jour, j’exercerai ce métier de passeur : je serai libraire.
Parce que la vie est un roman et qu’un bon roman ne conduit jamais ses personnages où ils pensent aller, il n’en est rien. Tant pis ! Je me console en continuant d’arpenter les librairies, à
Paris, en province, à l’étranger, à la recherche de ce qu’il y a de plus rare et de plus important au monde et que je trouve en ces lieux mieux qu’ailleurs : une émotion qui ne soit pas
fausse. »
Le site du choix des libraires
L’avis de Cathulu
Le Rouergue et France Info, septembre 2009, 119 pages, prix : 6 euros
Etoiles :
Crédit photo couverture : éd. Du Rouergue.