Mathilde - Véronique Olmi
Mathilde sort de prison, après avoir purgé une peine de trois mois pour avoir eu une relation amoureuse avec un adolescent de quatorze ans. Lorsqu’elle revient chez elle, son mari, médecin qui a mis sa vie entre parenthèses par peur du scandale, a mis toutes ses affaires en cartons.
Un face-à-face qui prend le lecteur dans sa tension, celle qui s’installe dans ce couple qui se retrouve. Avant, Mathilde écrivait. Elle était un peu connue, mais depuis « l’affaire », les ventes ont décollé. Son mari la pousse à raconter son histoire, à écrire pour se libérer de ses peurs et de la violence encourue, mais elle ne le peut pas. D’un couple qu’on pense voir exploser et se séparer, on va passer peu à peu à une réappropriation, de la vie, de l’amour blessé, du désir… On ne fera pas le procès de Mathilde dans ce texte, mais l’auteur propose une belle interrogation sur le désir et la nécessité de vivre la vie qui s’ouvre à vous, dans un cheminement intrigant. Le rapport à l’écriture et les cartons symbolisant la vie d’avant prennent une grande place dans le texte.
Le regret du théâtre, c’est que même s’il est agréable à lire, on se demande toujours ce que cela donnerait sur scène… je n’ai pas eu la chance de voir la pièce !
p. 40 « PIERRE : Qu’est-ce que je vais faire de tout ce que je connais de toi, si tu me quittes ? Mathilde, on est liés, reliés, attachés… je sais tant de choses, je les ai apprises, jour après jour, je les ai là… au fond de moi, sous ma peau !
MATHILDE : ça s’appelle « des souvenirs », Pierre. Tout le monde en a. Tout le monde vit avec. »
Lu et aimé aussi par Clarabel
Actes Sud-Papiers, octobre 2001, 56 pages, prix : 9 €
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Crédit photo couverture : © Cheryl Koralik / Photonica 2001 et éd. Actes Sud