Les jardins d'Hélène

Juillet 2024 en couvertures...

31 Juillet 2024, 15:20pm

Publié par Laure

En juillet j'ai lu :

Un peu de rentrée littéraire en numérique avant l'heure : (chroniques à parution, elles seront publiées fin août)

 

 

 

 

 

Des titres de ma PAL numérique :

 

 

 

 

 

 

Des livres empruntés en bibliothèque :

 

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Les chats – Gwénaëlle Boulet et Mélanie Allag (ill.)

26 Juillet 2024, 08:44am

Publié par Laure

D’après le roman de Marie-Hélène Delval (2001)

Sébasto, douze ans, passe la majeure partie de ses vacances auprès de Da, son grand-père d’adoption, n’ayant plus de grands-parents. Un matin, un chat noir aux étranges yeux couleur argent se trouve devant la maison du vieil homme. Intrigant ! d’autant que les mystères commencent : chaque jour un animal est tué (oiseau, poule, lapin…), et le lendemain, un nouveau chat noir aux yeux d’argent vient s’ajouter aux précédents. Quelle est donc cette malédiction ?

Si vous aimez les contes et légendes, les énigmes (un peu) terrifiantes, foncez !

Accessible dès 10 ans, cette adaptation en BD du roman de Marie-Hélène Delval est une vraie réussite. J’aime beaucoup le dessin de Mélanie Allag, le choix des couleurs, et le fait d’avoir mêlé le journal de bord du vieil homme dans l’illustration. L’histoire est un peu triste, malgré une annonce positive à la fin, mais c’est aussi ce qui fait grandir…

La création de cette BD  a donné lieu à un projet pédagogique d’un an avec une classe de 4ème.

 

Bayard éditions, coll. Bande d’ados, janvier 2023, 53 pages, prix : 12,50 €, ISBN : 979-10-363-2918-0

 

 

Crédit photo couverture : © Mélanie Allag et éd. Bayard.

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Ma tempête – Eric Pessan

23 Juillet 2024, 13:14pm

Publié par Laure

David est un metteur en scène de théâtre, en couple, et papa d’une petite Miranda. Il apprend que son adaptation de la Tempête de Shakespeare est annulée, il rumine alors sa déprime ; sa femme le secoue (l’argent ne coule pas à flots) et lui demande de garder la petite car le personnel de la crèche est en grève ce jour-là.

C’est donc à sa fille Miranda, prénommée comme celle de Prospéro dans la pièce shakespearienne, qu’il va jouer SA tempête. Celle-ci est multiple, littéraire et théâtrale, mêlant mise en scène avec des peluches et vraies informations sur les représentations théâtrales au XVIIe siècle, intérieure (crise de couple, d’estime de soi, différend avec son frère qui par son mandat d’élu local lui coupe les subventions nécessaires à son travail) et extérieure, car la météo fait rage à ce moment-là dans sa ville et l’orage s’abat sur les toits et les vitres.

L’imbrication de tous ces éléments pour en faire un roman est vraiment intéressante et réussie. Même si l’on ne connaît pas la pièce de Shakespeare.

L’ensemble m’a toutefois parfois un peu ennuyée et agacée. Les propos sur la place de la culture dans nos vies, le régime des intermittents du spectacle et les subventions publiques au cœur de leur survie et des programmations sont une longue et sempiternelle plainte qui m’a parue plus larmoyante que combattive.  Le débat n’est pas neuf entre culture et divertissement, lien entre qualité et popularité et j’en passe, mais il me semble peu productif ici… (peut-être parce que tous les jours j’y œuvre, à ma petite échelle de colibri fonctionnaire territoriale de la filière culturelle.)

 

Extraits :

p. 17 : « Le père explique à sa fille que l’île de Prospéro ressemble à leur appartement juché au huitième étage de cet immeuble : l’art y est partout présent, dans la bibliothèque, sur les murs, et surtout – il s’approche d’elle qui rentre instinctivement la tête dans les épaules, elle ne perd pas une miette de ce qu’il raconte – dans nos cerveaux. Et David embrasse le front de la fillette, puis la chatouille ; son rire encore éclate dans la cuisine, emplit l’espace tout entier, roule comme une bille insouciante. C’est de cela dont David besoin : des joies et des lumières solaires de sa fille. On insiste beaucoup sur le travail nécessaire à bien élever un enfant, on dit peu l’inverse : tout ce que l’enfant offre en contrepartie à ses parents. La paternité, c’est donnant-donnant, protection, éducation et nourriture contre émerveillement, amour inconditionnel et supplément de vie. Une tendresse pour adoucir la rugosité du monde. »

 

p. 69 : « Rien ne change, les comédiens ont toujours besoin du soutien du roi, du pontife, de l’empereur, du président de la commission culture, du conseil régional, du conseil départemental, du conseiller de la direction régionales des affaires culturelles, du chargé de mission spectacle vivant de la municipalité. Hormis quelques rares acteurs jouant dans les théâtres privés, sans soutien du roi, les comédiens ne sont rien. Et le roi change souvent dans notre monde : à chaque élection, les innombrables couronnes changent de tête. »

 

p.  « La fin est un monologue. Les fins sont souvent des monologues. Même quand plusieurs personnes se parlent, le signe de la fin est qu’elles ne s’écoutent plus, elles croisent des monologues. Dialoguer est un art difficile. Dialoguer réellement, c’est-à-dire accueillir la parole de l’autre en acceptant la possibilité qu’elle nous bouleverse, ou qu’elle modifie notre propre parole, n’arrive presque jamais dans une vie.

Prospéro demeure seul, il parle au public ou à lui-même. Les spectateurs écoutent sa pensée exprimée à voix haute. Depuis l’enfance, David et son frère n’ont plus été capables de dialoguer. David se réfugie souvent dans le confort du monologue. Il est harassé par avance à l’idée de défendre l’importance de la culture pour l’émancipation des individus. Son frère monologue impératifs de croissance, productivité, compétitivité, ajustement de l’offre à la demande. Ce serait ça, être de gauche ou de droite ? Opposer l’idée de la nécessité d’éduquer à celle d’ajuster l’offre ? »

 

Badge Lecteur professionnel

 

Aux forges du Vulcain, 25 août 2023, 133 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-37305-734-8

 

 

Crédit photo couverture : © Elena Vieillard et éd. Aux forges du Vulcain.

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100 ans : tout ce que tu apprendras dans la vie – Heike Faller, ill. de Valerio Vidali

18 Juillet 2024, 14:36pm

Publié par Laure

Traduit de l’allemand par Olivier Mannoni

 

100 ans est un album jeunesse qui se partage.   On peut l’offrir en cadeau de naissance à destination des parents qui le partageront plus tard avec leur enfant, à un enfant de 10 ans qui le partagera avec ses grands-parents pendant les vacances, à une personne âgée qui plongera dans ses souvenirs ; il s’adapte à tous les âges, toutes les générations, avec ou sans enfants. Il est délicat, élégant, respectueux.

Chaque page ou double page illustre un âge de la vie, de 0 à 99 ans, avec une courte phrase à la deuxième personne du singulier. Des moments tendres, doux, des moments tristes, des moments infimes, des moments grandioses dans d’immenses espaces. La vie, l’enfance, le jeu, l’ennui, l’amour, la maladie, la mort, la vieillesse, l’insouciance, et les confitures de mûres qui traversent l’existence.

Un superbe album si vous êtes sensible à l’intime, à la poésie, à la philosophie, à la littérature de jeunesse qui sort des sentiers battus, aux petits riens qui font les grands et beaux moments.

Un précieux que l’on garde pour en partager la lecture.

 

 

Seuil / Éditions du Sous-Sol, février 2020, prix : 19.90 €, ISBN : 979-10-235-1285-4

 

 

Crédit photo couverture : © Valerio Vidali et éditions du Seuil / éd. du sous-sol

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