Chambre avec vue, un film de James Ivory (1986)
Avec Helena Bonham Carter, Maggie Smith, Julian Sands, Daniel Day-Lewis
Durée : 1 h 56 min
Adapté du roman de E.M. Forster, Avec vue sur l’Arno (1908), James Ivory signe une réalisation classique retenue surtout pour ses costumes et ses paysages, d’ailleurs récompensée pour cela aux oscars (1987).
Je n’ai pas lu le roman de Forster, je ne saurais donc dire si l’adaptation y est fidèle, mais vu en DVD 25 ans après sa sortie, je ne sais pas si le film a mal vieilli (mais est-ce possible pour un film en costumes historiquement fidèle) ou si la mise en scène est tout simplement d’une grande fadeur.
Le film débute à Florence, dans une pension « avec vue sur l’Arno », où Lucy Honeychurch, jeune fille anglaise de bonne famille, voyage en compagnie de son chaperon, Charlotte Bartlett, une femme mûre qui se délecte hypocritement de ragots et joue à merveille les Sainte Nitouche. C’est d’ailleurs à mon goût le meilleur personnage du film, très bien interprété par Maggie Smith.
Alors qu’elles sont déçues de ne pas avoir une chambre avec vue pour ce premier voyage en Italie, Monsieur Emerson et son fils George leur proposent d’échanger leurs chambres.
Témoins plus tard d’un meurtre sur une place de la ville, George se fera le protecteur de Lucy, avant de l’embrasser plus loin fougueusement dans un champ de blé et de coquelicots.
Mais voilà, ça ne se fait pas, ces dames sont choquées (Charlotte, en bon chaperon témoin s’est interposée) et rentrent illico en Angleterre. C’est sans compter sur le hasard qui conduira George et son père à venir habiter à quelques pas de là, tandis que Lucy se fiance au terne Cecil Vyse (Daniel Day-Lewis).
La bourgeoisie victorienne dans toute son hypocrisie est bien transcrite, mais que les acteurs manquent d’éclat ! C’est convenu, les costumes féminins sont ampoulés au possible (quelle lourdeur), on imagine bien la fin de l’amour triomphant, mais l’actrice principale ne me convainc guère. Un minimum syndical pour un film en costumes qui se laisse voir, sans admiration débordante. Du point de vue du jeu des acteurs, les seconds rôles sont bien plus présents que les protagonistes, c’en est presque un comble. Il manque l’étincelle qui en ferait un grand film.
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