On me l'a enlevée – Benoît Springer (dessins) / Séverine Lambour (scénario)
Dans un petit village de Loire-Atlantique, un bébé de 6 mois est enlevé dans sa poussette, lors d'une fête foraine, le temps que sa mère tourne le dos pour acheter une barbe à papa. L'alerte enlèvement est aussitôt lancée pour que soit retrouvée au plus vite cette petite Lola.
Au bar du coin, « la petite marée », patron et clients y vont de leurs commentaires, et l'émotion forte du départ se transforme vite en ragots divers.
L'intrigue est cousue de fil blanc (le lecteur comprend très vite qui a fait le coup) mais sait mettre en avant l'ambiance toute rurale bienpensante qui devient médisante sans tarder. Les secrets, les on-dits, les je le savais bien, il n'en faut pas plus qu'un nouvel arrivant dans le bourg pour en faire un coupable tout trouvé, ou décider de manière péremptoire que la mère est mauvaise de toute façon.
Le dessin m'a souvent déplu (que ce bébé est laid !), tout comme les femmes aux visages durs et assez peu féminines. Elles ne sont pas à leur avantage : seins lourds, ventres proéminents assises là sur leur banc, mais elles sont aussi le reflet d'une réalité : regardez autour de vous, il n'y a pas que des top models !
Du fait divers à la découverte du coupable, il reste encore une fin dramatique saisissante qui vous glace les sangs : à ne pas offrir à une maman de jeunes enfants !
Un album qui vaut donc surtout pour son regard réaliste sur le vase clos de la vie rurale.
(et j'y vis, j'ai les mêmes peu ou prou)
Vents d'ouest, janvier 2010, 47 pages, prix : 13,90 €
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Crédit photo couverture : © Benoît Springer et Vents d'Ouest éd.