Avant les hommes - Nina Bouraoui
Jérémie, 17 ans, vit seul avec sa mère dans un petit pavillon non loin de la cité voisine, où vit Sami, un ado pour qui il éprouve un désir vif et insoutenable, mais ce dernier ne s’intéresse pas à lui. La vie de Jérémie n’est rythmée que par ce désir violent et les barrettes de shit qu’il consomme, son désir trouble aussi pour le nouveau compagnon de sa mère, Alex. Le shit, il y est venu pour chasser le désir hors-la-loi qu’il pouvait avoir pour sa mère, jolie hôtesse de l’air peu présente. Un récit qui traduit bien l’adolescence tourmentée et en souffrance, plutôt déprimée d’ailleurs ; ici dans sa quête homosexuelle. Mais ce n’est pas du tout ce que je pensais lire en notant ce titre sur mes cahiers ! Me suis gentiment fait avoir par une critique trop enthousiaste qui ne dévoilait pas le contenu !
Cet extrait p. 49 : « Le désir est une façon de me protéger ; quand je désire Sami, je me sauve de ma
mère, et quand je désire les hommes en général, je me sauve du monde qui ne me convient pas, rien ne parle de moi ici, rien ne fait écho à mon silence ; avec Sami, je me sentais dans un
monde sans parois, tout passait de lui à moi comme un cadeau. Alex s’est endormi dans le jardin, ou il fait semblant de dormir, il sait que je le regarde, il doit savoir que je le désire un peu,
comme ça, parce que c’est un homme, parce que son corps prend tout ici, comme une idée fixe que je partage avec ma mère. Le shit me fait décoller, l’été a quitté mon corps, il est ailleurs,
derrière le champ de colza, là où les tours de la cité se dressent comme des murs de ciment ; je pense que l’on est seul au monde et que le paradis n’existe
pas. »
Stock, mai 2007, 89 pages, prix : 11 €
Ma note : 3/5
Crédit photo couverture : éd. Stock
Crédit tout court : cadeau d’anniversaire, merci C. !