La vie en sourdine - David Lodge
Desmond est un éminent professeur de linguistique à la retraite. Veuf (sa première épouse est décédée d’un cancer), il s’est remarié avec (Wini)fred, qui dirige un petit magasin de déco. Leurs enfants respectifs sont adultes et indépendants, tout va bien, sauf que Desmond s’ennuie sérieusement chez lui, et que l’âge aidant, il devient de plus en plus sourd. Autobiographique sur deux points : la surdité et le père âgé qui perd peu à peu son autonomie, David Lodge nous offre un nouveau roman dans le milieu universitaire qui lui est cher, drôle, ironique, plus personnel aussi, mais tendre et enlevé.
Les prothèses auditives tombant toujours en panne de piles quand il ne faut pas, il arrive que Desmond soit coupé des conversations et se mette dans des situations mal à propos. Ainsi il se retrouve à aider sans le vouloir une doctorante un brin mythomane et perverse sur sa thèse portant sur les lettres de suicidés.
Joyeuse concupiscence, troubles de l’âge, préoccupations décalées du couple, gravité de la vieillesse du père qu’il faut accompagner, c’est un roman tantôt touchant tantôt drôle qui se lit tout seul. Peut-être pas le meilleur de Lodge, mais bien agréable quand même.
Une mention particulière pour la description du week-end à Center Parcs (Gladeworld, en Angleterre, mais concept identique) avec un couple d’amis : si vous connaissez ce genre d’endroit, le récit est à mourir de rire, car c’est tout à fait ça ! A souligner de même les moments graves comme la visite d’Auschwitz et l’hospitalisation du père.
Ecrit sous forme de journal intime à la première et à la troisième personne, émaillé de théories linguistiques auxquelles il faut
parfois s’accrocher, je n’ai pas vraiment perçu l’aspect « journal », même si les dates ponctuent le récit, la forme s’effaçant, j’ai vraiment plongé dans le roman, une fiction mêlant
les thèmes chers à Lodge avec beaucoup de dérision. Plaisant, vraiment.
Ma
note :
Crédit photo couverture : éd. Rivages et Amazon.fr
Les lectures de Calepin, Clochette , Cuné, Kathel, Keisha, et bien d’autres sans doute …
Ed. Payot-Rivages, août 2008, 413 pages, prix : 21,50 €