Les jardins d'Hélène

A mort la mort – Frédéric Kessler

27 Septembre 2011, 14:00pm

Publié par Laure

a-mort-la-mort.jpgLéopold Sinécure, 11 ans, vient de perdre son grand-père. Le décès est annoncé par le croque-mort du village, Albert Nuizzard, marié à la sage-femme Joséphine, qui avec le même roulement de tambour, annonce les naissances. C’est le cycle de la vie.

Mais Léopold ne l’entend pas de cette façon : il ne comprend pas à quoi sert la mort, sinon à faire pleurer les gens, il décrète alors, avec son copain Alphonse « La mort ne sert à rien. A mort la mort. » Mais à chaque fois qu’ils prononcent cette phrase, des événements étranges se produisent, tels que décrits dans le grand livre des croque-morts, trouvé chez Albert : « Malheur à ceux qui auront pour projet de tuer la mort, car elle les rejoindra à pas de géant, dans un cliquetis infernal pour cracher sur les insolents son haleine létale. »

Mais Léopold réussit à convaincre autour de lui, et les villageois (à l’exception du couple Nuizzard) pactisent avec la grande Faucheuse : elle les oublie, les laisse tranquilles, en contrepartie, tout est figé : plus rien ne pousse, il n’y a plus ni fruits ni légumes ni végétaux, et les humains ne grandissent plus, et ne se reproduisent plus.

Si cela semble séduire au départ, les villageois se rendent vite compte … qu’il s’ennuient terriblement et regrettent beaucoup de choses du temps d’avant !

J’ai beaucoup aimé ce court roman, qui fait se poser aux enfants plein de bonnes questions, ils ne s’y sont pas trompés d’ailleurs, car l’éditeur offre en fin d'ouvrage quelques extraits des échanges entre les élèves et l’auteur, dans le cadre du projet dans lequel s’est inscrit ce livre : « le feuilleton des Incorruptibles ». Chaque semaine l’auteur envoie un nouveau chapitre aux groupes d’élèves participants, et ces derniers lui posent des questions et peuvent influer sur l’histoire.

L’idée est de faire pénétrer les enfants dans les coulisses de la création, de l’écriture d’une histoire à sa publication.  

J’ai aimé aussi le côté imaginaire de l’histoire, les déclarations à l’ancienne à la façon des contes (il n’y a pas d’époque définie, on nous dit juste que c’était « il y a très longtemps, dans un pays qui n’existe plus aujourd’hui »), le cheminement de la réflexion de Léopold, têtu, mais qui rencontrera celle qui le fera changer d’avis….

Une belle découverte, une collection à suivre, très accessible, pour les 8-11 ans.

 

Lu aussi par Fantasia (et sa maîtresse), et Clarabel, ... 

 

Ed. Thierry Magnier, coll. Le feuilleton des Incos, 94 pages, mai 2011, prix : 4,95 €

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Crédit photo couverture : ed. Thierry Magnier

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L
<br /> <br /> Une très bonne idée! Je le note pour ma nièce, je pense qu'elle aimera :-)<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Par contre, l'autre titre de la même collection est davantage décevant car je n'ai pas trouvé que l'auteur jouait le jeu (partager et accepter la critique de ses jeunes lecteurs). :/<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> j'ai eu de la chance alors ;-)<br /> <br /> <br /> (je l'ai emprunté à la bibli où il n'y avait que celui-ci)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />