Brise glace - Jean-Philippe Blondel
Aurélien, 17 ans, nouveau venu au lycée, est un élève solitaire qui ne cherche pas trop à se lier d’amitié avec les autres. Paraître invisible lui convient très bien. Effacé, il porte un drame en lui, auquel il s’efforce de survivre depuis quatre ans. « Cela avait un rapport avec l’hiver, avec la glace. Avec le deuil. » (p.85) Inutile d’en dire plus, d’ailleurs quand on connaît tous les autres ouvrages de Blondel, l’histoire nous est quasi familière. Mais Aurélien va céder sous le « brise-glace » qu’est Thibaud (avec un d, il insiste) et c’est par l’intermédiaire du slam que l’adolescent va se libérer du poids qui l’engourdit. Un très beau roman sur la culpabilité, la trahison, la vie qui continue toujours, et le pouvoir de l’écriture dans la reconstruction.
Sans doute pas mon préféré de l’auteur, peut-être parce que le slam et l’écriture qui y est liée ne m’ont pas vraiment touchée - même si j’apprécie toujours autant la sensibilité intérieure des personnages et leur façon d’y faire face - parce que son univers peut-être m’est devenu trop familier, ou les parutions trop rapprochées, alors que paraissait au même moment Et rester vivant, et que je perçois forcément les similitudes… Mais pour un ado qui découvrirait Blondel par ce titre-là ou après quelques autres de cette collection (ce qui est quand même le plus vrai semblable !), je pense qu’il y a là matière à le toucher, ne serait-ce que par le ton très proche : Blondel est un fin observateur de l’adolescence (il est enseignant en lycée) et ça se sent !
Lu et aimé par Clarabel, Bauchette, Serge Cabrol pour encres vagabondes, …
Actes Sud junior, septembre 2011, 106 pages, prix : 10 €
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Crédit photo couverture : © Ocean / Corbis et éd. Actes Sud junior