(Juste une citation)
extraite du très bon roman de Louise Erdrich, la Chorale des maîtres
bouchers, Albin Michel, janvier 2005, 467 pages, traduction d'Isabelle Reinharez. Un monument, d'une richesse et d'une qualité rares sur la longueur.
« p. 366 : "Elle avait toujours beaucoup lu, surtout depuis qu'elle avait perdu Clarisse. Mais désormais c'était une obsession. Depuis sa découverte de la réserve de livres à l'étage du dessous, sur son lieu de travail, elle avait été mêlée à une foule invraisemblable de gens et à leurs faits et gestes. Elle lisait Edith Wharton, Hemingway, Dos Passos, George Eliot, et pour le réconfort, Jane Austen. Le plaisir de ce genre de vie - livresque, pouvait-on dire à son avis, une vie passée à lire - avait donné à son isolement un caractère riche et même subversif. Elle habitait un personnage réconfortant ou terrifiant après l'autre. Elle lisait E.M. Forster, les sœurs Brontë, John Steinbeck. Qu'elle garde son père drogué à côté de la cuisinière, qu'elle soit sans enfant, sans mari et pauvre, comptait moins dès lors qu'elle prenait un volume en main. Ses erreurs y disparaissaient. Elle vivait avec une énergie inventée." »
(retour de Montreuil, que de monde même en journée professionnelle, tables rondes
- intéressantes - sur la lecture en mutation, le numérique, tout ça toussa)