Les jardins d'Hélène

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Darling #automne – Charlotte Erlih et Julien Dufresne-Lamy

25 Octobre 2020, 14:15pm

Publié par Laure

May-Lane et Néo sont jumeaux, ils ne se sont jamais quittés, et pour la première fois au lycée, ils ont demandé à être dans des classes séparées, sans en avertir leurs parents. Leur souhait a été respecté. Ils sont très différents l’un de l’autre, May a été élue la fille la plus populaire de son établissement l’année précédente et remet son titre en jeu, et si elle s’est physiquement beaucoup affinée, Néo est resté en surpoids, plutôt solitaire et geek.

May commence à recevoir des messages anonymes via les réseaux sociaux, en provenance d’un certain Y. D’abord inquiète elle finit par ne pas y être insensible et se demande bien quel garçon suffisamment proche pour la voir ainsi au quotidien peut lui adresser de tels messages. De son côté, Néo utilise ses compétences informatiques pour traquer le mystérieux Y. Une piste s’esquisse pour le lecteur, d’ailleurs amenée plus loin par les auteurs, mais elle se révèle bien évidemment fausse. Le jour de la rencontre venu, la surprise sera immense pour May, et fort déstabilisante… Je ne vous en dis pas plus sous peine de dévoiler l’une des thématiques du roman.

Darling est un roman destiné aux adolescents, qui joue de leurs codes, sans doute est-ce une approche voulue pour séduire ce lectorat. Si les émoticônes et les extraits de conversation sur smartphone illustrent et allègent le propos, le vocabulaire « djeun » est assez vite agaçant pour un lecteur de plus de 25 ans, mais pour plaire aux ados sans doute faut-il parler comme eux, bien que ce ne soit pas une nécessité, la part de cette littérature jeunesse est suffisamment vaste pour le démontrer.

May va évoluer, grandir en quelque sorte, se trouver un combat et un cheval de bataille, tout à son honneur, balayant au passage une réalité sociétale assez désespérante, y compris et surtout peut-être dans cette part de la jeunesse qu’on aimerait plus ouverte et tolérante. Sa lutte va la sortir un peu de la superficialité des échanges quotidiens à l’école, mais la fin, un peu rapide, montre combien la maturité a encore du chemin à faire.

#automne est le 1er volume d’une tétralogie qui se déclinera au fil des saisons. Les premières pages de #hiver sont offertes à la fin et semblent partir sur un tout autre sujet. J’ignore si l’on retrouvera May et son jumeau Néo, ou si l’on partira à la rencontre d’autres adolescents qui ont pour point commun d’être né et de vivre avec les réseaux sociaux, leurs avantages et leurs inconvénients, et toutes les excuses qu’on veut bien y trouver, quel que soit l’âge d’ailleurs.

Une lecture mitigée pour ma part, gênée par le champ lexical choisi et un peu trop omniprésent, mais je n’ai plus l’âge du public-cible depuis longtemps. A voir ce que nous réservera la suite.

 

(dès 14 ans)

 

 

 

 

 

 

Actes Sud junior, septembre 2020, 353 pages, prix : 16,50€, ISBN : 978-2-330-14036-6

 

 

Crédit photo couverture : © Actes Sud junior

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Et le désert disparaîtra – Marie Pavlenko

7 Octobre 2020, 09:21am

Publié par Laure

Le sable a envahi la quasi-totalité de la surface de la Terre. Il n’y a plus d’animaux, ni de sources. Les rares humains rassemblés en tribus nomades boivent de l’eau gélifiée et mangent des barres protéinées. Les hommes chassent : ils partent en quête d’arbres, qu’ils abattent pour vendre le bois. Samaa a 12 ans et rêve de partir avec eux, mais c’est un métier d’hommes. Les femmes restent au campement, nourrissent et entretiennent le lieu de vie.

Samaa décide de suivre les hommes contre l’avis parental, et s’enfuit avec quelques denrées. Une chute va la piéger, blessée, au fond d’un trou. Sauvée par un arbre et une source, elle va lutter pour survivre, sera-t-elle retrouvée avant que ses vivres ne s’épuisent ?

Elle va vivre une expérience unique avec la nature, cette rare nature encore vivante.

Le roman se veut bien sûr une fable écologique, dénonçant les méfaits de l’homme sur le milieu naturel, et ce qui nous attend si nous continuons sans rien faire.

Hélas je n’ai pas réussi à accrocher, j’ai trouvé l’histoire un peu simpliste et longue malgré la brièveté des chapitres et la mise en page très aérée. Le message est beau, mais l’enveloppe est un peu maladroite me semble-t-il.

 

Sélectionné pour le Prix des Lecteurs 2021 13-16 ans de la Ville du Mans et du département de la Sarthe.

 

 

Flammarion jeunesse, janvier 2020, 237 pages, prix : 14€, ISBN : 978-2-0814-9561-6

 

 

Crédit photo couverture : © éd. Flammarion jeunesse.

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L’incroyable voyage de Coyote Sunrise – Dan Gemeinhart

15 Août 2020, 17:29pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Catherine Nabokov

Coyote Sunrise, jeune ado de 12 ans, parcourt les États-Unis avec son père Rodeo dans un vieux bus scolaire aménagé en maison sur roues pour l’occasion, qu’ils ont d’ailleurs baptisé Yageur (un reste de transport de voyageurs !) A vrai dire ils fuient un drame, le décès accidentel de leur mère (et épouse) et des deux autres filles de la fratrie. Cette vie de nomades sans attaches semble leur convenir, jusqu’à ce que Coyote apprenne par un coup de fil à sa grand-mère que le parc où elle allait enfant allait être détruit. Elle a alors 4 jours pour retourner sur les lieux de leur ancienne vie heureuse, récupérer une boite à souvenirs enterrée là.

Mais elle connaît bien son père, il n’est pas question pour lui de retourner sur le lieu de ses souvenirs. Alors il va falloir ruser. Comme pour adopter Ivan, ce petit chaton trouvé sur un parking de station-service. C’est d’ailleurs sur cet épisode haut en couleurs que débute le roman, campant le personnage, son audace et son franc-parler. Et le voyage sera long, et riche de rencontres, toutes plus surprenantes et attachantes les unes que les autres.

Tous les personnages secondaires, qu’ils aient deux jambes ou quatre pattes, participent de la réussite et de la singularité du voyage, jusqu’aux dernières pages.

Un très bon début, une excellente fin pleine de suspense et de rebondissements, à peine un poil de longueurs en son milieu, ce roman se dévore avec le sourire aux lèvres. Belle leçon de vie de la part de Coyote, car il s’agit bien évidemment ici de surmonter l’épreuve du deuil, et d’accepter de continuer à vivre avec ses fantômes au creux du cœur, et non plus de les fuir. Résilience, peut-être.

 

Road-movie initiatique, un beau roman jeunesse accessible dès 12 ans.

 

PKJ (Pocket Jeunesse), mars 2020, 407 pages, prix : 18,90 €, ISBN : 978-2-266-29628-1

 

 

Crédit photo couverture : © 2019, Celia Krampien / éd. PKJ

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Coltan song (Collectif Black Bone tome 1) – Causse, Urien, Mazas, Jean-Préau

13 Août 2020, 12:25pm

Publié par Laure

Tout est réussi dans ce roman pour ados à partir de 15 ans (et même avant à mon humble avis) : le projet novateur, l’écriture, les thèmes abordés, le collectif d’auteurs, l’intrigue ; j’ai passé un excellent moment de lecture.

Marie Forget, 18 ans à peine, perd sa mère dans un accident de la circulation. Comment Irène, grand reporter aguerrie aux conditions extrêmes dans des pays en guerre a-t-elle pu être bêtement renversée par un bus ?

Irène enquêtait sur les conditions de fabrication d’une nouvelle génération de smartphone, et sur l’exploitation des minerais rares nécessaires à ces technologies. Se pourrait-il qu’elle ait été assassinée ? En se connectant à son ordinateur, sa fille Marie entre en contact avec un hackeur activiste, le jeune Léo, surnommé Hell-O. Qu’a-t-il à voir avec elle ?

Entre passé en Sierra Leone et assassinat de son père qu’elle n’a jamais connu et temps présent en France et en Belgique, c’est une enquête captivante et haletante qui nous est donnée à lire.

Personnages intéressants et attachants, intrigue engagée et informative (avec ce qu’il faut d’émotions et de sentiments aussi !), j’ai dévoré ce roman sans temps mort, et vais poursuivre mon chemin avec Marie, sa marraine Andréa et Léo (ces trois personnages forment le Collectif Black Bone), avec le tome 2, sur l’industrie de la mode.

Le projet éditorial à l’origine de la série est original : 4 personnes se réunissent pour écrire des thrillers lanceurs d’alerte sur des thèmes sociétaux et environnementaux, derrière cette couverture sans nom se cachent Marie Mazas, éditrice free-lance, Maylis Jean-Préau, journaliste indépendante, et Manu Causse et Emmanuelle Urien, deux auteurs déjà bien connus en littérature ado notamment.

Si leurs noms sont en 4ème de couv, ils s’effacent totalement derrière le projet collectif, à tel point que j’ai cru un instant que Black Bone était leur pseudo, alors qu’il s’agit du titre de la série.

Les prochains volumes doivent porter sur l’exploitation dans l’industrie textile, la déforestation, la politique et les démocraties occidentales.

Le métissage, le racisme, les liens familiaux, l’amour naissant font aussi partie des thèmes abordés dans ce premier volume. Riche, vraiment !

 

Nathan, Janvier 2020, 301 pages, prix : 14,95 €, ISBN : 978-2-09-259108-6

 

 

Crédit photo couverture : © Nicolas Vesin et éd. Nathan.

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Les roches rouges - Olivier Adam

14 Juillet 2020, 17:23pm

Publié par Laure

Antoine a dix-huit, a laissé tomber ses études et vit chez ses parents, paumé entre alcool, drogue et médicaments. Quel triste passé porte-t-il déjà sur ses épaules ? Il tombe amoureux de Leila, rencontrée à Pôle Emploi, à peine plus âgée, mariée et mère d’un petit garçon de 3 ans. Victime de violences conjugales, elle va se réfugier chez lui, qui l’emmène se réfugier aux roches rouges, une maison familiale dans le sud-est de la France où se trouve déjà sa sœur ainée qui ne souhaite plus le voir.

 

Des personnages cabossés par la vie malgré leur jeune âge, la dénonciation de violences conjugales, de l’emprise et d’un schéma familial qui se reproduit, la fuite, la peur, les drames qui s’accumulent (on découvre l’accident terrible vécu par la sœur d’Antoine et dont il est responsable), la tension qui monte dans une course poursuite effrénée pour se sauver du malheur, tout est sombre et douloureux dans ce roman d’Olivier Adam, et pourtant… de cette mélancolie qui vous enveloppe à la lecture du journal de Leila, qu’elle tient dans ce carnet offert par Antoine, du récit du jeune homme naissent aussi une lueur d’espoir dans la résilience, la volonté de s’en sortir ensemble, de soigner ses blessures au contact de l’autre, pour chacun des personnages.

 

On en ressort un peu KO, et surpris que ce roman soit publié dans une collection ados-jeunes adultes, il s’adresse pourtant à tous et aurait tout autant sa place en littérature générale.

 

A lire un soir de spleen (et c’est dans ce contexte qu’il m’a fait du bien !) ou si vous ne craignez pas la noirceur de la vie, qu’éclaire le rire du petit Gabi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ed. Robert Laffont, coll. R, juin 2020, 230 pages, prix: 17,90 €, ISBN : 978-2-221-24714-3

 

 

 

Crédit photo couverture : © Photos Stacie Lucas et Ibrahim Mushan pour Unsplash / éd. R.Laffont

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Le point sublime – Manu Causse

18 Mai 2020, 13:41pm

Publié par Laure

Autant j’avais apprécié le premier titre de cette nouvelle collection chez Thierry Magnier, (voir le goût du baiser de Camille Emmanuelle), autant je suis un peu plus mitigée sur celui-ci.

A trop vouloir en faire, on se rapproche plus du catalogue quasi exhaustif que du roman qui laisse libre cours aux fantasmes, même si reconnais volontiers que le roman est bien construit. Même si la première partie, inventaire chronologique de la masturbation infantile et adolescente de 6 à 23 ans, peut dérouter.

 

Mina Fouché se rend dans le Tarn en covoiturage, dans la maison de sa grand-mère, pour répandre ses cendres au Point sublime, ce lieu-dit au cœur de la nature, qui fut le paradis de son enfance. On pensera évidemment aux sens multiples de ce point sublime.

 

Histoire de la masturbation féminine à tout âge d’une seule et même personne (Mina), hypersexualité exacerbée de la copine Audrey, viol (qui repose la question du consentement), désir, triolisme, homo et bisexualité, histoire de la sexualité des années 1970 à nos jours, j’ai souvent eu l’impression qu’on chargeait un peu la barque, même si cet historique sexuel et familial permet de comprendre la construction de Mina.

 

Il y a de belles trouvailles, comme le métier à travers lequel Mina a choisi de s’exprimer. Le slogan de la collection est « Lire. Oser. Fantasmer ». Pour moi seul le verbe Lire s’est pleinement réalisé aussi. J’ai trop souvent eu l’impression de lire un manuel romancé d’éducation sexuelle. Mais je n’ai plus 16 ans non plus.

 

 

 

Ed. Thierry Magnier, coll. l’Ardeur, janvier 2020, 446 pages, prix : 15,90 €, ISBN : 979-10-352-0309-2

 

 

 

Crédit photo couverture : © Cha Gonzalez et éd. Th. Magnier

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PLS – Joanne Richoux

21 Avril 2020, 08:50am

Publié par Laure

« T’es beau, mon rein ». Ainsi s’ouvre ce roman destiné aux ados à partir de 15 ans (âge précisé sur la 4ème de couverture). C’est ainsi qu’Angélique (Angie) a toujours appelé son frère jumeau Sacha.

 

Ce soir, Sacha prépare une fête chez lui pour Halloween, il va revoir ses potes pour la première fois. Il est sous Xanax à haute dose, que s’est-il donc passé dans sa vie pour qu’il soit aussi mal ?

 

La soirée se déroule, entre alcool, shit, désirs adolescents. Ça m’a rappelé Tifenn : 1 – Punk : 0, de Vincent Mondiot, lu récemment. Trop de vomi et de bad trip, malgré le désir d’amour maladroit bien présent. Le mal-être de Sacha se dévoilera d’un twist, totalement inattendu, un uppercut dans l’œil du lecteur, qui revient une page en arrière pour être sûr d’avoir bien compris.

 

Le roman, qui temporellement se déroule en une nuit, de 21h03 à 03h03, joue sur ce renversement, évidemment. Et permet de le reconsidérer autrement.

 

Un roman fort sur le mal-être adolescent, le lien fusionnel avec un jumeau, le suicide.

 

Mon avis mitigé n’est dû qu’à toute la partie somme toute banale d’avant le twist….

 

 

 

Actes Sud junior, février 2020, 92 pages, prix : 13 €, ISBN : 978-2-330-13099-2

 

 

 

Crédit photo couverture : © gettyimages/Kristina Voznesenskaya/EyeEm  et éd. Actes Sud junior

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Esperluette - Anne Vantal

15 Avril 2020, 11:04am

Publié par Laure

Esperluette, c’est ce signe typographique qui signifie le mot « et ». Ici, L & J, J pour Jordan, L pour la narratrice, qui écrit une lettre à son ami disparu, des années après le drame qu’ils ont traversé. Esperluette pour ce pseudo qu’elle adoptera à un tournant de sa vie.

 

Ils ont grandi ensemble, amis d’enfance, lui moins doué à l’école, lui qui tourne mal, des petits larcins d’ado sans grande conséquence, jusqu’à ce plan dans lequel il embarque L, pour se faire de l’argent. Mais le plan tourne court, drame survient, et à jamais l’insouciance de la vie pour la jeune qui revient sur les faits des années plus tard.

 

Glaçant, beau, triste, dur, terrible, réaliste, ce roman bref (c’est la collection qui le veut : 92 pages à la première personne, d’un texte qui pourrait être lu à voix haute, c’est le format de tous les titres de cette collection, et sur la couverture, toujours un objet qui symbolise au mieux l’histoire), ce roman bref donc, touche et pose la question de la culpabilité et de la vie après, de la vie avec.

 

 

 

Actes Sud junior, mars 2020, 96 pages, prix : 9,80 €, ISBN : 978-2-330-13345-0

 

 

Crédit photo couverture : © éd. Actes Sud junior.

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Signé poète X – Elizabeth Acevedo

29 Décembre 2019, 11:58am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Clémentine Beauvais

 

Xiomara, littéralement « celle qui est prête pour la guerre », 16 ans, a un frère jumeau, Xavier, qu’elle préfère appeler Jumeau. Ils sont le cadeau qui a permis au couple formé par leur parents de ne pas exploser.

Installés à Harlem, ils sont originaires de République Dominicaine. La religion occupe une place essentielle dans leur vie, surtout dans celle de la mère.

Et si les relations mère-fille allaient à peu près bien le temps de l’enfance de Xiomara, il en est bien autrement avec l’apparition de la puberté et des formes généreuses de l’adolescente. Victime de harcèlement, d’injures, de moqueries et blagues salaces, si sa mère veut avant tout la protéger, elle l’enferme dans un carcan insupportable, en lui interdisant toute sortie et fréquentation autres que l’église.

 

C’est dans un cours de slam lancé par sa prof de français et le carnet offert par son jumeau que Xiomara trouvera la force de s’affirmer et de se libérer, la lumière dans la puissance des mots. (P. 47) : « Parfois c’est comme si écrire, c’était le seul moyen de ne pas souffrir ».

 

La force du texte est tout entière dans son écriture en vers libres, courts chapitres de slam, poèmes signés X (pour Xiomara), que le lecteur est souvent tenté de déclamer à voix haute.

 

L’histoire en elle-même aborde des sujets classiques de l’adolescence : le désir sexuel, le premier amour, l’homosexualité, l’opposition au modèle parental, et dans celle-ci en particulier, la religion prédominante qui étouffe et contraint. Cet aspect-là est peut-être celui qui est aujourd’hui le plus éloigné de notre culture française, et encore pas tant que cela si l’on remonte trente ans en arrière.

 

La traduction de Clémentine Beauvais, romancière par ailleurs et spécialiste de la traduction en vers libres, est au top, même si bien évidemment je ne connais pas la VO, il faut néanmoins en souligner la qualité.

 

 

Un roman original et au message fort !

 

 

 

Extraits :

p. 60 : Ce qui

m’apaise

c’est mon carnet,

écrire écrire écrire,

tout ce que j’aurais voulu dire,

transformer en poèmes-lames

toutes mes pensées coupantes,

les imaginer trancher net

mon corps pour

que j’en

sorte.

 

 

 

p. 366 : « Les mots, ça donne la permission

d’être soi-même. De l’être complètement. »

 

 

 

Dès 13/14 ans.

 

 

 

Nathan, août 2019, 381 pages, prix : 16,95 €, ISBN : 978-2-09-258729-4

 

 

 

Crédit photo couverture : © Gabriel Moreno, design Erin Fitzsimmons / Nicolas Vesin et éd. Nathan

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Le goût du baiser – Camille Emmanuelle

27 Décembre 2019, 15:12pm

Publié par Laure

Aurore, 16 ans, en classe de première, n’est « ni une beauté ni une mocheté. Une fille banale, une lycéenne, dans une ville de province normale. Avec des parents normaux. Un bibliothécaire et une secrétaire médicale dans un cabinet de dentiste » (p. 12). Aurore, donc, a un accident de vélo dont elle ressort avec un léger traumatisme crânien et une anosmie doublée d’une agueusie, c’est-à-dire la perte de deux des cinq sens : l’odorat et le goût. Ce handicap invisible ne va pas faciliter sa vie d’adolescente aux prémices de sa vie sexuelle.

 

Une première expérience au cours de laquelle l’absence de ces deux sens lui joue de mauvais tours, qui pose la question du consentement, du respect (de soi et de l’autre), et des conséquences de l’usage des réseaux sociaux aujourd’hui. Mais Aurore en tirera une force exceptionnelle pour se reconstruire et s’ouvrir à un amour sincère et libre.

 

Ce titre inaugure la collection « l’ardeur », destinée aux adolescents de plus de 15 ans, qui explore le désir, la sexualité, les fantasmes mais avant tout le plaisir. On y appelle un chat un chat, le texte de Camille Emmanuelle, spécialiste des sexualités que j’avais découverte avec sa Lettre à celle qui lit mes romances érotiques et qui devrait arrêter tout de suite est frais, vivant, vibrant, plein d’humour et de réflexions pertinentes tant sur le sexe que sur l’amitié et le quotidien des ados. On y ose de vraies et belles scènes érotiques, où le plaisir va de pair avec toutes sortes de pratiques sexuelles, sans pour autant en oublier l’amour.

 

Un texte enjoué et audacieux, comme on les aime, pour des ados bien inscrits dans leur époque. Intelligent, et bien plus réaliste que des romances stéréotypées ou de la pornographie gratuite sur le web.

 

Une collection à suivre, pour le plaisir de la lecture et la qualité du projet éditorial.

 

 

 

 

Thierry Magnier, coll. L’ardeur, octobre 2019, 220 pages, prix :14,90 €, ISBN: 979-10-352-0294-1

 

 

 

Crédit photo couverture : © Cha Gonzalez et éd. Th. Magnier

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