Les jardins d'Hélène

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Quand j'étais soldate - Valérie Zenatti

21 Mai 2006, 20:58pm

Publié par Laure

Quand j'étais soldate est un récit publié dans la collection medium de l'école des loisirs, il s'adresse donc à des lecteurs adolescents, mais nul n'est obligé de respecter les mentions d'âge qui ne sont jamais qu'indicatives, hein ! J'ai commencé à entendre parler (en bien !) de Valérie Zenatti lors de la sortie de son dernier roman jeunesse : une bouteille dans la mer de Gaza.(coup de coeur de Cuné d'ailleurs !)  Et je me suis rendu compte qu'en fait je la connaissais sans le savoir, lisant tous les mois sa chronique dans Top Famille Magazine. Le premier livre d?elle que j'ai trouvé, c'est donc celui que je viens de lire : quand j'étais soldate. Elle y raconte les deux années de son service militaire en Israël, elle la Française, qui a vécu son adolescence là-bas. C'est d'abord une histoire toute simple d'amitié, de cette solidité des liens entre filles, et garçons aussi, de sa première vraie rupture amoureuse, bref de la vie normale d'adolescents, et de ce qu'ici en France nous ne connaissons pas : la conscription pour les filles, et les deux ans d'armée. Avoir 18 ans en Israël, c'est apprendre la discipline et l'obéissance, la manipulation des armes et se tenir prêt à défendre son pays. Deux ans de parcours initiatique au terme desquels on ressort adulte, cette expérience forçant bon gré mal gré la maturité.

Je m'attendais à un roman or il semblerait que ce soit vraiment l'histoire de l'auteur. Elle y laisse transparaître déjà son désir d'écrire et son amour des livres. Ah ! la petite librairie de Tel-Aviv, où le vieux libraire aime tellement les livres et ceux qui les aiment qu'il les offre !

Un petit livre qui me donne envie de la connaître davantage, aussi bien dans son parcours ensuite que dans la découverte de ses romans. J'en ai quelques autres dans ma PAL® - LAL ®

 A suivre, donc...

EDL, coll. Medium, oct. 2002, 258 pages, ISBN 2-211-06108-7, prix : 11 €

Ma note : 4/5

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Happy end - Bertrand Ferrier

17 Février 2006, 22:52pm

Publié par Laure

S’il fallait encore le prouver, la littérature pour ados est dure, violente et réaliste, il faut arrêter de vouloir protéger ces chers bambins. On est loin du rose guimauve de la couverture ! Mais tout comme la couverture le montre également, c’est un vrai coup de poing que ce livre-là. Une violence larvée qui enfle et qui finira par exploser. Le héros a 14 ans et pas d’histoires, jusqu’à celle-ci. Ses parents n’ont pas de prénom, le père, c’est le Frappeur, la mère, c’est l’Autre. Voilà qui plante le décor pour un engrenage dans la violence physique et psychologique. Tout est prétexte à tabasser le jeune garçon, et pourtant celui-ci « ne lance pas de SOS parents tarés », il se mure dans le silence et la solitude. Il vole des livres qui ne l’intéressent même pas. Parfois il y a l’hôpital ou encore le libraire à qui il avoue qui tentent de lui tendre la main, en vain. La pression continue de monter, et comme une cocotte minute sans soupape de sécurité, on se doute bien que la marmite va exploser. On devine donc la fin, et malgré tout, on ne peut la condamner.

A lire donc, avec cette mise en garde : c’est un livre terrible, fort et qui marque.

  Rouergue, coll. DoADo, sept.2002, 121 pages, ISBN 2-84156-480-0, prix 7.50 €

 

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La lumière volée - Hubert Mingarelli

17 Février 2006, 22:48pm

Publié par Laure

Court récit d’Hubert Mingarelli publié dans une collection pour ados, page blanche chez Gallimard. C’est une histoire étrange que celle d’Elie, jeune garçon (si je n’avais pas lu la 4ème de couv, je peinerais à croire qu’il a 11 ans, je lui en aurais donné plutôt 16) qui campe jour et nuit dans le cimetière du ghetto de Varsovie. A l’extérieur, la police allemande mitraille et rafle les juifs. Elie passe son temps à sommeiller, à rêver, et à parler à Joseph Cytrin, le vieux là, enterré sous la tombe contre laquelle il se réfugie. Jusqu’à ce qu’il fasse la connaissance de Gad, un szmugler qui vit de marché noir au péril de sa vie lorsqu’il sort et regagne le ghetto. Une amitié parfois malmenée va naître entre les deux garçons réfugiés dans cet endroit étonnamment calme, alors que règne la fureur et l’horreur partout autour. C’est ce qui frappe dans ce récit de Mingarelli : une paix et des rêves d’ados, comme une bulle de douceur dans un univers tragique. Elie écrit des poèmes dans sa tête et promet à Gad qu’ensemble ils habiteront Paris, sous une verrière, pour voir partout la lumière. Réaliseront-ils leur rêve ?

Encore un roman dit pour ados que je trouve dur et triste, mais qui s’attache à relater une part réelle et sombre de l’Histoire et tout en réussissant à y glisser une étincelle de beauté.

 

 

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