Le chien qui louche – Etienne Davodeau
Fabien est agent de surveillance au Musée du Louvre. Selon les plannings, il est en charge de telle ou telle salle, l’occasion pour le lecteur de profiter d’une belle visite !
Fabien est amoureux de Mathilde, plutôt indépendante, ils ne vivent pas ensemble, mais elle le présente tout de même à sa famille, le clan des hommes Bénion, père, grand-père et frères, artisans du meuble de père en fils dans une bourgade angevine.
Les préjugés sur le monde de l’art et le monde rural, sur la pénibilité ou le « sérieux » des métiers sont finement observés. Et Fabien n’est pas dans l’embarras quand sa belle-famille lui déniche une vieille toile du grenier et lui demande de la faire entrer au Louvre, histoire de consacrer l’aïeul qui a peint ce chien qui louche et de vérifier la bonne volonté du futur beau-frère à entrer dans la famille.
Mais ce n’est pas si simple, qui décide qu’une œuvre n’est pas une vulgaire croute ? Fabien n’est pas tiré d’affaire ! Il va pouvoir compter sur le soutien d’un fidèle ami du Louvre : Monsieur Balouchi, et sa société secrète …
J’ai aimé le dessin, tout de noir et nuances de gris, les traits des visages, très expressifs, l’observation du genre humain (les visiteurs d’un musée ne regardent plus les œuvres, ils regardent l’écran de leur appareil photographiant l’œuvre, il n’est pas rare de voir des nuées de bras levés, tendant un compact numérique ou un encombrant Ipad), j’ai moins aimé la tournure prise par le scénario, loufoque et tiré par les cheveux.
Mais la justesse des situations psychologiques l’emporte, non sans une pointe d’humour, et l’on prend bien du plaisir en passant à revisiter quelques sculptures du Louvre.
Futuropolis / Louvre éditions, octobre 2013, 135 pages, prix : 20 €
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Crédit photo couverture : ©Etienne Davodeau et Futuropolis / Louvre éd.