Les jardins d'Hélène

Le garçon de l’intérieur – Benoît Séverac

9 Janvier 2014, 15:15pm

Publié par Laure

Neuf mois après l’accident qui l’a rendu sourd (après avoir pris de l’ecstasy et être resté dans le coma trop longtemps au pied d’une baffle dans une rave, cf. Silence, même auteur, même éditeur, 2011), Jules Lascaud, 16 ans, part en vacances avec ses parents et sa petite sœur dans un petit village alsacien du côté de Colmar. Sa famille a appris la langue des signes, Jules est scolarisé dans un établissement spécialisé, et pour mieux entourer le garçon, ils ont loué un gîte par le biais d’une association de parents d’enfants sourds, où Jules pourra donc communiquer en langue des signes avec un ado de son âge.

Quand on arrive de Toulouse, l’Alsace, ça dépayse : les villages ont vraiment des noms imprononçables ! Mais quand en plus les vignes de Riesling du propriétaire du gîte sont saccagées, ce sont des vacances stimulantes qui s’annoncent : Jules et son nouvel ami Rémi vont mener leur enquête ! Les petites sœurs vont vivre leur vie, et la grande sœur de Rémi, Camille, ne laissera pas Jules indifférent…

Un roman léger, sur le quotidien d’un jeune devenu sourd (et la nécessité de la LSF pour communiquer), mâtiné d’un mystère doublé d’un cadavre qui va occuper les vacances, et qui a pour principal intérêt d’aborder quelques éléments d’Histoire alsacienne, comme les malgré-nous (les Alsaciens et Mosellans qui ont été enrôlés de force par l’armée allemande), et l’annexion de l’Alsace-Moselle par l’Allemagne entre 1871 et 1918, qui a valu bien longtemps après encore aux non Alsaciens l’appellation de « Français de l’Intérieur ». (D’où le titre du livre).

 

J’ai forcément aimé ce qui m’a rappelé mes vingt ans d’enfance alsacienne (quand j’étais toute petite et nous allions chez ma grand-mère dans le territoire de Belfort, ses voisins nous appelaient les Français de l’extérieur, quand ce n’était pas carrément « les Boches », je ne comprenais pas, Strasbourg – où nous habitions – était bien en France pourtant, et c’était quoi cette histoire d’intérieur / extérieur ? Et puis d’abord, Niederschäffolsheim ce n’est ni imprononçable ni compliqué à écrire, il suffit de comprendre les nieder / mittel /ober et les Heim, et hop, tout se compose de la même manière :-)

L’ensemble est agréable à lire, p'tit roman « détente », et l’on peut imaginer retrouver un jour Jules dans une autre aventure ?

 

Syros, coll. Rat noir, septembre 2013, prix : 14,50 €

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Crédit photo couverture : ©Getty Images / Mel Curtis et éd. Syros

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F
"un cadavre qui va occuper les vacances"... hi hi ! Je le laisse de côté depuis trop longtemps, je vais le lire (et je suis d'accord avec toi : l'allemand est une langue d'une grande logique).
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