Tonoharu – Lars Martinson
Traduit de l'américain par Anne Cavarroc
Une belle édition soignée, beau format, beau papier, un bel ouvrage de qualité qui réunit ici les deux premiers tomes de ce roman graphique américain qui doit comporter quatre volumes.
Autant le savoir, car cela surprend quand en plein milieu de volume, l'auteur propose, entre la première et la deuxième partie, un résumé de la première partie. Le lecteur n'est quand même pas idiot au point d'avoir déjà oublié ce qu'il vient de lire ou de n'avoir rien compris à l'histoire pourtant simple : non, c'est juste que dans l'édition originale, la publication était en deux tomes.
Quid de l'histoire ? Dan Wells, étudiant de 25 ans, s'installe au Japon dans une petit ville, pour un contrat d'assistant en anglais dans un établissement scolaire. Le postulat est que le Japon est toujours rêvé par les étrangers, qui tomberont de haut et seront déçus quand ils seront confrontés à la réalité de leur expatriation. Hum... il faut dire que Dan ne fait pas beaucoup d'efforts : il est extrêmement seul, ne fait pas rien pour se lier avec d'autres (qui auront vite compris sa naïveté et l'utiliseront, notamment en lui empruntant de l'argent). Immaturité, solitude, barrière de la langue et de la culture, amours déçues, désespoir, dépression, je ne sais pas si ce dernier mot est trop fort, mais c'est vraiment ce qu'il en ressort à la lecture, qui en devient un peu déprimante ! On a bien envie de le secouer ce Dan !
Les planches sont toutes du même modèle : 4 cases de même format par page, noir, gris et blanc étant les seules couleurs. Cela en rend la lecture agréable et le rendu assez esthétique, un peu à la manière d'estampes anciennes. L'auteur explique d'ailleurs sa technique en fin d'ouvrage.
Dommage qu'il ne soit pas mieux précisé non plus qu'il s'agit d'un premier volume pour l'édition française, car le lecteur reste réellement sur sa faim en fin d'ouvrage ! Et le deuxième volume ne semble pas annoncé pour le moment, alors que celui-ci date de 2011 pour sa traduction.
Le lézard noir, mai 2011, 270 pages, prix : 23 €
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Crédit photo couverture : © Lars Martinson et éd. Le lézard noir