Premier appel du paradis - Mitch Albom
Traduit de l’anglais par Emmanuel Pailler
Sully Harding sort de prison, à l’issue d’une condamnation pour un accident d’aviation pour lequel il a été jugé à tort responsable, veuf, il retrouve son petit garçon dans son village natal, Coldwater, près du lac Michigan. Ce même jour, plusieurs habitants reçoivent d’étranges appels téléphoniques : des proches décédés se manifestent par téléphone, avec des messages laconiques et rassurants. Tout va bien dans l’au-delà.
La fièvre s’empare aussitôt du village : miracle ou arnaque ? Quand Sully réalise que son fils espère des appels de sa mère, il décide de prouver que tout cela n’est qu’une vaste supercherie.
Ce qui est bien narré dans ce livre, c’est l’attrait voyeuriste et la manipulation des médias qui ont besoin de faire du chiffre avec du sensationnel, au mépris du respect de chacun. Comment une petite ville anonyme peut devenir par le montage médiatique une destination touristique prisée et comment cette petite ville devra s’adapter alors qu’elle n’a pas les infrastructures nécessaires. La réalité humaine se dévoile, dans ce qu’elle a de plus bas.
Ce qui est exaspérant dans ce livre, c’est l’intrigue délayée à n’en plus finir, il ne se passe pas grand-chose une fois le mystère posé et son dénouement, sinon un bavardage saccadé et bien longuet. Pour maintenir le suspens, l’auteur fait alterner sans cesse les dialogues des différents personnages, les interrompant pour mieux nous retenir, mais à force, le lecteur s’emmêle les pinceaux et ne sait plus très bien qui est qui.
Quant au besoin de croyance et à l’enveloppe légèrement mystique, chacun y prendra ce qu’il voudra. Au mieux on pourra trouver ce roman gentillet mais il aurait gagné à être plus ramassé, car il n’est pas dénué pour autant de quelques personnages intéressants.
Ed. Kero, mars 2014, 394 pages, prix : 20 €
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Crédit photo couverture : © Atelier Didier Thimonier et éd. Kero