Le linge sale - Pascal Rabaté / Sébastien Gnaedig (ill.)
Plutôt fan de Rabaté, j'ai emprunté son dernier opus à la bibliothèque.
Scène d'ouverture : des prisonniers fabriquent des couronnes mortuaires à l'atelier : face à l'ennui, le ton monte à la vitesse des insultes. Martino est convoqué dans le bureau du directeur : remise de peine pour bonne conduite, il est libéré après vingt ans passés derrière les barreaux. Il avait découvert que sa femme le trompait, et se rendant au motel où elle fréquentait son amant, il s'est trompé de chambre et a tué par erreur un autre couple adultérin !
Mais vingt ans après, la jalousie et le désir de vengeance sont toujours intacts, il s'est juré de leur faire la peau à tous, sa femme désormais remariée avec son amant, sa belle-famille et toutes ses pièces rapportées. Il est temps de laver son linge sale en famille.
Martino observe, épie, monte son plan : les petits truands de la famille Verron, qui sont tous mouillés dans des combines, vont vite comprendre que quelqu'un leur met des bâtons dans les roues.
Le lecteur est pris dans un quasi polar : Martino va-t-il arriver à ses fins et comment ? Car il y a du répondant en face... Quelques scènes comiques (ah ! le découpage - avec plan faisant foi - des vaches électrocutées dans le pré la nuit pour revendre la viande), une attention croissante pour une chute somme toute... décevante ? Pirouette certes, que l'on pourra trouver drôle, qui pour ma part m'a plutôt tiré un « tout ça pour ça ? ». Oui, pourquoi pas.
Rien à dire sur le dessin de Gnaedig, qui se fait presque oublier derrière le scénario, pour la couleur, un choix de bichromie noir /gris taupe mené par Rabaté, qui colle bien au roman noir et à l'univers un peu glauque et sordide de la tribu de marginaux branquignols.
Vents d'ouest, septembre 2014, 126 pages, prix : 19,50 €
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Crédit photo couverture : © Sébastien Gnaedig et éd. Vents d'ouest