Le Caillou - Sigolène Vinson
Lorsque son voisin meurt, la narratrice revient sur leur rencontre, et sur ce que ce monsieur Bernard a instillé dans sa vie. Elle quitte tout pour un petit village corse où elle reprend l’œuvre qu’il avait entreprise : sculpter un caillou qui a ses traits à elle. Elle dont l’objectif déroutant est de devenir un caillou.
Étrange roman parfois déstabilisant, sous le soleil et les parfums de garrigue corse. On s’attache au personnage, on se laisse porter par la bizarrerie de l’histoire.
Et puis soudain, la fin remet l’ensemble en perspective, il y avait bien deux parties totalement inégales, mais dont les titres sont révélateurs : (les choses à peu près) qui occupe 180 pages de l’ouvrage, et (les choses telles qu’elles sont) (je laisse les parenthèses) pour les 10 dernières pages. Comme quoi on ne prête pas toujours attention à un titre qui changera beaucoup de choses.
J’ai aimé l’originalité de ce roman même si j’ai trouvé la deuxième moitié un peu répétitive et un poil longuette, je ne suis pas sûre d’y avoir perçu les intentions (métaphoriques ?) de l’auteur mais il semble bien que ce roman interroge sur ce que l’on subit de sa vie, ou au contraire ce choix que l’on peut faire d’en devenir acteur en sortant des sentiers battus (et rassurants).
Étrange et déroutant, un brin fantaisiste, mais original et sympathique, et qui rappelle combien l’écriture romanesque peut se jouer de nous.
Le Tripode, mai 2015, 194 pages, prix : 17 €
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Crédit photo couverture : © Estelle Ribeyre et éd. du Tripode.