Certains cœurs lâchent pour trois fois rien – Gilles Paris
J’appréhendais un peu la lecture de ce récit car sans connaître réellement son auteur, je l’ai rencontré à plusieurs reprises, en librairie, en salon, ou en échange de mails dans son métier d’attaché de presse. (Mon premier contact avec lui date je crois de mon invitation de Tatiana de Rosnay à la bibliothèque pour Elle s’appelait Sarah). Le livre s’annonce très personnel et je n’aime pas trop m’y aventurer quand j’ai déjà rencontré l’auteur.
Bien m’en a pris car j’ai beaucoup aimé cette lecture, ce récit très courageux et humble à la fois de son expérience de la dépression récidivante (à 8 reprises), de la violence vécue dans l’enfance à travers le personnage du père, des élans de vie et d’énergie de tous les instants, des descentes dans la drogue à l’assiduité combattive dans le sport. Histoire familiale aussi, des relations aux parents, à chacun d’entre eux séparément, à sa sœur Geneviève, histoire d’amour également, avec son mari Laurent, et récit d’un parcours professionnel et littéraire également, tant dans ses relations aux écrivains qu’il défend en tant qu’attaché de presse, que dans l’évocation de ses propres romans.
Le récit donne d’ailleurs envie de relire certains de ses écrits précédent à la lumière de celui-ci. Même si je n’ai absolument rien de commun avec son parcours, je suis sensible à de nombreux aspects des sujets abordés. Chacun pourra y trouver quelque chose de touchant, et si la mise à nu est risquée, elle est faite avec une humilité qui suscite l’admiration. Un très beau texte, Gilles !
(sur son père) : « Je ne me sens plus obligé en rien en ce qui te concerne. Je suis délivré de toi et j’avance entre les mots et la ponctuation. Tu n’es plus qu’un point isolé dans un livre. Un point final » (p.18/167 pagination numérique)
Flammarion, janvier 2021, 224 pages, prix : 19 €, ISBN : 978-2-0815-0094-5
Crédit photo couverture : © Ed Flammarion