Minuit passé - Gaëlle Geniller
Guerlain Drosera, la trentaine, papa d’un petit garçon de 7 ans prénommé Nisse, retourne vivre dans le manoir abandonné de son enfance, où il installe son atelier de restaurateur d’art. Sa femme est absente mais leur téléphone souvent, de même que ses trois sœurs qui ont occupé une place centrale dans son enfance.
Passé minuit, l’insomnie le prend, rêves et cauchemars, à moins que la maison ne soit réellement hantée. Que ou qui représentent ces trois corneilles noires qui ne quittent pas la maison ? Et ces bruits, ces fantômes ou hallucinations ? Pourquoi Nisse est-il si serein et s’intéresse-t-il tant au spiritisme ?
Dans un décor magnifique, le scénario oscille entre présent et passé, jusqu’à la libération finale. L’ensemble est somptueux, tant dans le scénario minutieusement travaillé que dans le dessin exceptionnel, dans le détail des costumes, le choix des couleurs, jusqu’au jaspage de la tranche du livre qui contribue à la beauté et à la cohérence de l’objet, dans un esprit Art déco.
L’autrice-illustratrice intercale des pages documentaires avant l’épilogue, expliquant ses choix de couleurs, la genèse du scénario et son attention portée sur les costumes. Cet extra est vraiment intéressant.
Si d’un premier abord j’avais des doutes sur la fin (que l’on pourrait interpréter de différentes façons), la relecture de quelques pages m’a fait trancher pour une réponse, car je fais partie de ceux qui détestent les fins ouvertes en littérature.
Autre titre de Gaëlle Geniller : les fleurs de grand frère
Éditions Delcourt, coll. Mirages, octobre 2024, 206 pages, prix : 25,50 €, ISBN : 978-2-413-07894-4
Crédit photo couverture : © Gaëlle Geniller et éd. Delcourt