Vachette
Vachette à 3 mois
Je rentrais d’Angers quand le portable a sonné. Je me suis arrêtée sur le bord de la route, elle le permettait et il n’y avait personne. La nounou m’annonçait la voix tremblante que Vachette
venait de mourir.
Le vendredi, fiston finit plus tôt au collège, il rentre seul à pied. Il a trouvé notre jeune minette coincée dans la fenêtre de la cuisine. Ces fenêtres qui s’ouvrent dans les deux sens, normalement à l’horizontale, et en basculant à la verticale, ce qui vous permet d’aérer en toute (relative) sécurité et de vous absenter sans inquiétude. Jamais on avait imaginé qu’un chat tenterait d’entrer ou sortir par là. Il a décoincé Vachette, mais quand il a vu qu’elle restait allongée sur le carrelage, peinant à respirer, il a téléphoné à la nounou, qui devait venir plus tard pour récupérer les filles à l’école. Elle est arrivée bien vite et l’a amenée chez le vétérinaire. Mais n’a pas eu le temps de faire les 1500 mètres, Vachette est morte dans sa voiture, sur les genoux de fiston. Qui est allé récupérer ses sœurs à l’école sans vouloir croire à la mort de son chat. Qui a retrouvé la nounou chez le véto et la triste réalité.
Je n’ai pu que passer récupérer le collier et payer l’incinération. Vachette a souffert, peut-être de longues heures, on ne sait pas combien de temps elle est restée coincée entre 8 h ce matin et 16h20 cet après-midi, les poumons comprimés, son cœur s’épuisant avant de lâcher. Un truc idiot, très idiot.
Vachette parce qu’à sa naissance on pensait « noire et blanche, comme les vaches avec des taches », parce que le vétérinaire voulait la mettre au régime et moi qui riais : « mais non, c’est parce qu’elle a les poils longs », il suffisait pourtant de prendre Tigrou sous un bras et Vachette sous l’autre pour constater que même si elle n’avait pas le poids d’un bœuf, elle était beaucoup plus lourde.
Je n’ai pas vu les enfants qui sont partis pour le week-end chez leur père et sa nouvelle compagne, moins d’1/4 d’heure après avoir perdu
Vachette.
Vachette bienheureuse