Le jugement de Léa - Laurence Tardieu
« Je m’appelle Léa. J’ai trente-six ans. Je suis assise sur une chaise et j’attends.
J’ai peur.
Je suis là pour mon enfant, Théo. Il a quatre ans. Il est mort.
Ils disent que je l’ai tué. Ils disent qu’ils vont réfléchir. […] »
Telles sont les premières lignes de ce roman de Laurence Tardieu. Léa attend dans une petite pièce étroite, en compagnie d’un gardien, que le verdict des jurés
soit rendu. Elle est tétanisée, les larmes de coulent pas. Peu à peu, elle va raconter par saccades son passé, son enfance perdue et l’homme de passage qui est le père de Théo. Le gardien
l’écoute et l’encourage, à ½ heure du verdict, même si ça ne changera plus rien, au moins on comprend, on l’écoute, elle se libère. Tendu, dramatique, on pense un peu à l’écriture de Véronique
Olmi en lisant Laurence Tardieu. Tous les commentaires que j’ai pu lire sur le net partent du postulat que Léa est coupable. Pour ma part, ai-je mal lu ou mal compris le roman ?, je lui accorde
le bénéfice du doute (infanticide ou accident ?) Tout le roman tend vers l’explication du drame, la raison du décès de l’enfant. Comme Clarabel, je trouve que le dénouement est un peu trop rapide, pas assez clair,
j’aurais préféré avoir plus de certitudes, d’explications, sur le final avec le père de Léa, entre autres. Un très beau texte néanmoins, très fort, très dur. A relire.
L'avis d'Ephémerveille
Points n°1722, juin 2007, 106 pages, prix : 5,50 €
Ma note : 4,5/5
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couverture : éd. Points et ©Marc Atkins / Panoptika.net