Tout le monde ment - Thierry Lentz
Louis Martin est un presque quinqua qui va se prendre de plein fouet la middle
life crisis en pleine face (à moins que ce ne soit en plein cœur). Et oui, personne n’est jamais à l’abri : belle situation, beau mariage, belle vie de famille avec enfant, mais quand le
démon vient frapper à votre porte sous les traits d’une belle jeunette, vous revivez illico et gagnez vingt ans d’âge.
L’histoire est banale mais bien vue : c’est vivant, ça sonne juste, même si le fonds n’est pas révolutionnaire. Et comme c’est quand même un peu plus long que les pages cœur des magazines, on y ajoute quelques ingrédients pour pimenter le tout : la maîtresse est une garce qui ne sait pas ce qu’elle veut, l’épouse est un modèle de compréhension, de patience et de tolérance totalement irréalistes, et comme tout aurait pu finir très bien, et que les grandes passions finissent toujours mal, c’est bien connu, la fin manque cruellement d’originalité, mais règle le problème. Je ne la dévoile pas, mais c’est gros sabots quand même, un peu comme si l’auteur en avait tout à coup eu marre et s’était dit qu’il fallait boucler rapidement la chose.
J’ai l’air sarcastique comme ça, mais ce livre est surprenant : très bonne première moitié, puis deuxième moitié totalement ratée : clichés, attitude trop gentille de l’épouse : on se demande si on est en train de lire « c’est mon histoire » dans Marie-Claire et consorts, fin beaucoup trop facile et déjà vue partout, à moins qu’on ne veuille n’en retenir qu’une chose : quoi qu’il arrive et quoi qu’en pensent les autres, la passion amoureuse vous fait toujours perdre la tête, et vous n’êtes jamais capable de raisonner comme il faudrait, surtout quand tout le monde veut vous ouvrir les yeux. Ah l’amouuuur !!!
L'avis de Cuné, que je remercie pour le prêt !
Ed. Fayard, octobre 2008, 191 pages, prix : 17 €
Ma note :
Crédit photo couverture : © Atelier Didier Thimonier, Marcelo Pogolotti, L’intellectuel ou Jeune intellectuel, 1937, Musée de la Havane / et éd. Fayard.