Le ciel t'aidera - Sylvie Testud
Une lectrice m’a rendu ce roman en me disant : « si tout ce qu’elle écrit là-dedans est vrai, elle est sacrément déjantée la fille ! » J’ai entamé ce roman hier soir à 21h, avec une envie de lecture légère et qui me ferait oublier ma fatigue (ben oui, pas fait le pont moi hein ;-)) et bien m’en a pris car je l’ai achevé à 23h et des poussières le sourire aux lèvres.
2 possibilités : (1) une actrice connue écrit histoire d’ajouter une flèche à son arc (et quelques euros dans son Vuitton) parce que ça fait mode, et la vie larmoyante de la déesse des caméras, bof, j’ai bien cru que j’allais m’ennuyer quand j’ai vu que ça démarrait avec Sylvie chez le psy à 12 ans. Mais ça prend vite une autre allure et imaginez que vous ne connaissiez pas du tout Mlle Testud, jamais vue jamais entendu parlé et vous avez là (2) un roman bien fichu et drôle !
Melle Testud a des talents et d’actrice et d’auteur !
Alors voilà la vie de Sylvie quand elle ne tourne pas. C’est une angoissée perpétuelle, elle n’ose pas sortir seule, a peur des toitophiles (ceux qui pénètrent chez vous par les vélux sur les toits pour vous v(i)oler), elle flippe tout le temps et pour un rien. Elle a un gentil cabot qui s’appelle Tiago, mais voilà, il est bien trop gentil pour mordre qui que ce soit, et donc la défendre ! Alors elle a ses propres remèdes, comme de cacher des couteaux sous les matelas, de massacrer les ficus au sabre japonais, ou de se réfugier sur le toit parce que ça sent les tartines dans la cuisine !!! Son amoureux fait face et lui ressasse sans fin : « il n’y a aucun danger dans cette maison, à part toi ! » même si parfois on sent bien qu’il en a un peu marre !
Puis Sylvie part en tournage, à Aix-les-Bains. C’est bien connu, c’est le bout du monde, à 1h de Lyon, pensez donc, elle emmène une valise 3 fois plus grosse qu’elle, pour être certaine de ne rien oublier d’essentiel. Sur le tournage elle a mal au ventre mais la copine Josi la bichonne et l’accompagne à l’hôpital. Et voilà comment naît une autre peur : faute de radiologue présent, on lui fait une échographie, et là, figurez-vous qu’on trouve un truc dans son ventre. Un cancer en phase terminale ? Non, non, je vous laisse le découvrir, un truc qui finit bien, mais qui la fait encore plus flipper. ;-))
Ah la la on a vraiment envie de la plaindre la pauvre Sylvie, mais elle a su à travers les mots mettre beaucoup d’ironie et d’humour dans son « handicap ». A lire, vraiment. Et pourtant, j’étais sceptique…
Fayard, mai 2005, 218 p., ISBN 2-213-62304-X, prix : 15 €
Ma note : 4/5