Un dimanche au Salon
du Livre de Paris, 15 mars 2009.
Les copines m'envoient des mails : bah alors tu étais au Salon dimanche, tu ne racontes pas ? Qui tu as vu ? qu'est-ce que tu as acheté ? Tu ne fais pas de billet ?
Le temps passe et chaque année je me dis la même chose : pourquoi aller dans ce qui n'est finalement qu'une méga
librairie, le conseil du libraire en moins ? Et chaque année je demande mon badge professionnel, et si je ne suis pas disponible sur la journée pro, essaie d'y aller un autre jour calme. Mais
cette année je n'avais de possibilité que le dimanche, et les filles avaient envie de voir des auteurs en vrai et de casser leur tirelire, alors zou...
J'ai calé le régulateur de vitesse sur 130, le GPS sur Porte de Versailles, et j'ai laissé faire. 230 km. Idem au retour.
J'ai vu l'auteur que je voulais voir, à une heure encore assez calme, même Mosquito était ravie de rencontrer celui qui a longtemps chahuté sa mère à Word Challenge. Je n'ai acheté qu'un seul
livre, un des siens, 9 euros, pour qu'il y mette un gentil mot pour envoyer à une copine.
Une signature, quelques mots, et il était 14h30. L'heure du début : de la foule, de la cohue, des stands absolument inaccessibles.
Ce que j'ai vu ?
ça :
c'est-à-dire une foule compacte qui nous empêchait d'avancer (ou de reculer, ou de tourner à gauche, ou à droite, que sais-je, bouger quoi) [photo : foule attendant Ségolène, écrivain très
connue]
Quand on a enfin pu sortir de là (nous on ne voulait pas acheter le bouquin de Ségolène), on a vu ça :
Là aussi, on a eu du mal à faire trois pas en avant (ou en arrière, ou sur le côté, des pas quoi)
Alors on en a vite eu marre, et on a repris le chemin du parking. Qui à 14 euros 50 les 3 heures 15 minutes, nous a laissé un goût amer dans la bouche.
On n'a même pas approché le stand consacré au pays invité, à savoir le Mexique, parce qu'il aurait fallu affronter ça :

Mais c'était pas fini pour autant, parce qu'il a fallu aussi affronter ça :

Mais rien que pour le sourire radieux de Mosquito devant le stand d'Océan éditions, ça valait
le coup !
Oui, Mosquito a une passion : elle collectionne les livres de cet éditeur de... l'île de la Réunion.
Mosquito, à qui je laisse le mot de la fin : "pourquoi les gens ils me marchent tous dessus ? quand ils me poussent, ça me cogne contre d'autres gens et après ça me
fait mal" - "parce que tu es petite, ils ne te voient pas" - "ouais enfin j'ai pas 3 ans, j'ai 8 ans, je suis quand même
un peu grande déjà" - "oui tu as raison, c'est parce qu'ils ne
font pas attention et qu'ils s'en fichent de bousculer les plus petits".
Ce qui m'a frappée, en dehors de cette lucidité moustiqueste ? Les gens prennent plus de photos qu'ils n'achètent de livres, des tas de photos. Avec leur téléphone mobile, avec leur appareil
photo, des photos volées qu'ils balanceront sur le web (sans demander l'avis des intéressés, ni pour la prendre, ni pour la diffuser) comme un trophée de chasse. C'était bien le Salon ? Ouais
regarde, j'ai vu machin ! Il est bien son livre ? Ben j'en sais rien, je m'en fous de son livre, regarde, j'ai sa photo !!
Nota : je pense qu'aucune des personnes anonymes sur ces photos n'est identifiable, ce qui était le principe de ces photos.
Nota bis : sur le stand très sympa de la Table Ronde, je me suis abonnée à l'excellente revue Décapage.