Les jardins d'Hélène

Mauvaise nouvelle - Edward St Aubyn

5 Août 2006, 08:44am

Publié par Laure

Ce titre est le second de la trilogie et fait suite à Peu importe, dont j’ai déjà parlé ici Si j’avais trouvé le premier dérangeant, le second est plutôt lassant.

Patrick Melrose est devenu adulte, il prend l’avion pour New York où il doit récupérer les cendres de son père défunt. La mort de son père, c’est pour lui une excellente nouvelle au vu de l’enfance qu’il lui a fait vivre. On ne sait rien du personnage depuis qu’on l’a quitté à 5 ans dans Peu importe, si ce n’est qu’il est devenu drogué, flirtant continuellement avec la mort. Il se jure d’arrêter et bien sûr il replonge à peine l’avion atterri. Mauvaise nouvelle, c’est 200 pages de descriptions de fixes, de seringues, de sniff, de coke, d’héroïne, de mélanges ou d’enchaînements, de réactions corporelles ou mentales (j’avoue, j’ai sauté quelques pages de délire vers le milieu), bref, on apprend le nom de substances et d’effets que je n’aurais même pas imaginé exister, mais il ne se passe pas grand-chose d’autre, et ça c’est un peu agaçant. Quelques scènes d’humour très noir vers la fin, quand il court sur les boulevards et que les passants se heurtent à son père (la boite de cendres qu’il trimballe sous le bras, ce n’est même pas une urne), ou quand un serveur donne un coup de pied dedans au restaurant. Le livre s’achève sur le retour vers Londres.

J’attendais une suite du premier, c’est-à-dire l’évolution du personnage dans sa famille exécrable, et c’est très différent. Encore que. L’auteur fait un grand saut en avant, et décrit le quotidien d’un camé friqué. C’est bien une évolution du personnage ça ! Dérangeant et agaçant, voilà bien la description de ce roman, adjectifs identiques à ceux employés pour le premier volume. Je me garde le 3ème pour les vacances !

Cet extrait (p.167) : "Au moment où il atteignait la Soixante et unième Rue, il réalisa que, pour la première fois, il avait passé plus de dix minutes seul avec son père [les cendres qu'il trimballe sous le bras] sans se faire enculer, frapper ou insulter. Le pauvre homme avait dû depuis quatorze ans s'en tenir aux coups et aux insultes et, depuis six ans, aux insultes seules."

Ce passage est à la fois terrifiant et génial (oh shocking, but excellent, comme disait Tat's). Il est le plus représentatif du style de St Aubyn et à mon avis le meilleur passage de ce livre. Hélas, le seul aussi.

 

 

 

Balland, janv.1996, 204 p. ISBN 2-7158-1101-2

Existe en poche.

Ma note :2,5/5

 

 

 

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C
Ben, faut avoir le moral...
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