A bonne école - Muriel Spark
Voilà un petit roman qui se lit tout seul, qui est assez court mais délicieusement sadique.
Nina et Rowland Mahler dirigent une pension pour riches ados désoeuvrés, le Sunrise, situé à Ouchy, près de Lausanne, Suisse. Du moins pour un an, car l’originalité de ce collège, c’est d’être mobile et de changer de pays chaque année. Les jeunes y suivent des cours de maintien en société, y ont des activités bourgeoises un brin inutiles et prétentieuses et participent à un cours de creative writing, assuré par Rowland. Directeur et professeur, il écrit lui-même un roman, mais il se trouve en période de page blanche quand se présente à lui le jeune rouquin de 17 ans, Chris Wiley, qui semble bien plus doué et avancé avec son roman historique sur Mary Stuart.
C’est le début d’une jalousie obsessionnelle du maître vers l’élève, qui prend parfois des allures de polar : va-t-il le tuer pour l’empêcher d’écrire, de réussir mieux que lui, oui ou non ? Et quand l’élève a besoin du maître pour garder son inspiration et son débit d’écriture, comment fait-on ? Pendant que nos deux écrivaillons s’épient, la jeune épouse, Nina Parker, lasse de porter l’institution sur ses épaules, prend un amant. Roman « so british », il se dévore d’une traite, méchamment critique et amusant, il se finit toutefois un peu vite, avec une fin inattendue. (Enfin pas si surprenante que cela, mais si vite expédiée alors que rien ne l’annonçait.)
Gallimard, mai 2005, 168 p. ISBN 2-07-073763-2, prix : 13,90 €
Traduit de l'anglais par Claude Demanuelli.
Ma note : 4/5