L'origine de la violence - Fabrice Humbert
Lors d'un voyage scolaire en Allemagne, en visite au camp de concentration de Buchenwald, le jeune professeur qui accompagne ses élèves reste stupéfait par la photographie d'un détenu qui ressemble trait pour trait à son père. Pourtant son nom est différent et l'homme sur la photo est décédé en 1942. Obsédé par cette ressemblance, de retour en France, il va enquêter sur ce déporté, et reprendre l'histoire de sa famille. A l'Histoire avec un grand H va se mêler une histoire plus intime, celle de sa famille et de ses secrets, pas si cachés que cela, mais dont on n'aime pas parler.
J'ai failli abandonner la lecture de ce roman, car très vite j'ai eu l'impression de lire un ouvrage très documenté et très précis sur les camps de concentration, non pas que je refuse cette lecture, mais je pensais m'embarquer dans un roman et je me retrouve dans un long documentaire. Ce n'est pas ce que j'attendais, pas ce que je voulais lire. Sans compter qu'avant cela il m'a fallu passer par un arbre généalogique complexe (j'ai dû le reconstituer sur un carnet à côté pour y comprendre quelque chose dans les amours de jeunesse et les filiations), qui lui, relevait bien de la fiction. C'est cette cassure roman / documentaire qui m'a gênée. Et puis la partie romanesque reprend... et j'ai suivi jusqu'à la fin, pour reconnaître que c'est un roman habile et bien construit, moins artificiel qu'il n'y paraît, complexe et exigeant, qui pose les questions de la filiation, du souvenir et de l'acceptation.
p.264 : « L'essentiel c'est l'oubli, tout savoir pour oublier parce que la vie est dans l'oubli, la vie est dans l'oubli et pas le ressassement. »
Quelques lectures : Clarabel, Cathulu, Cuné, Fashion, ….
Le Passage, février 2009, 314 pages, prix : 18 €
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Crédit photo couverture : Jean Grisoni et éd. Le Passage