Resplandy - Yves Bichet
Bertrand, prof d'arts plastiques dans un collège mais aussi auteur d'albums pour la jeunesse, rencontre une jeune femme qui va devenir son obsession, le
jour de l'incinération de son père. Alors qu'il attend la fin de la crémation au bistrot du coin, il remarque « Resplandy », qui fait de même, venant de perdre sa mère. Ils vont s'aimer
rapidement dans un hôtel voisin, et Resplandy va mêler les cendres des deux urnes qu'ils trimballent partout avec eux. Pourquoi ?
Bertrand va avouer son infidélité à sa femme, qui magnanime, va s'éloigner pour la forme, mais va surtout enquêter pour lui et l'aider à dénouer le secret familial de ce père qu'il a finalement si peu connu.
A trop vouloir en faire, (les ressorts sont nombreux) l'auteur a fini par faire perdre beaucoup de vraisemblance à son histoire, au profit de ce qui me semble être davantage des fantasmes masculins inutiles au récit. Etait-il indispensable de caser cette scène de triolisme entre Bertrand, sa femme et la copine de sa femme, enceinte qui plus est ? Fantasme érotique qui ne semble satisfaire que l'auteur lui-même. Quant à la scène du « Microlax » avec sa fille, nul besoin de scabreux trouble pour comprendre que l'enfant somatise et traduit par divers malaises le départ de sa mère. Le « limite scatologique » était-il indispensable quand un mal de ventre et un père désemparé aurait suffi ?
Quant à l'intrigue elle-même, elle finit par être tirée par les cheveux. Une ado devient nymphomane parce que l'amant de sa mère a refusé de céder à ses avances, une épouse aide son mari à retrouver sa maîtresse, beaucoup d'ambivalence pour mettre mal à l'aise le lecteur ?
L'idée de départ était bonne et captait la curiosité du lecteur, mais à trop en rajouter, il m'a tout simplement lassée. Si ce n'avait été une lecture en partenariat avecLibfly et le Furet du Nord dans le cadre de la rentrée littéraire en avant-première, j'aurais sans doute abandonné en route.
Seuil, août 2010, prix : 17 €
Etoiles :
Crédit photo couverture : éd. du Seuil