Sauf quand on les aime - Frédérique Martin
J'avais beaucoup aimé le précédent roman de Frédérique Martin, le vase où meurt cette verveine.
Je suis restée hélas un peu plus à distance de ce nouvel opus, regardant de loin ces petits jeunes s'agiter sans qu'ils parviennent à me toucher ou m'intéresser.
Certes la scène d'ouverture est très forte et très actuelle, une jeune fille se fait agresser dans le métro sous le regard vide des autres voyageurs. Seule une femme osera réagir et s'interposer. Claire, elle, s'en veut de sa peur et de sa lâcheté, et pour se rattraper, aborde Tisha, la victime, et lui propose de venir chez elle, ou plutôt chez eux. A partir de là, on a beau mélange de « Ensemble c'est tout » façon « auberge espagnole », avec une bonne dose de« et puis Paulette ». C'est un peu trop vu, trop gentil, trop dans l'air du temps, réparons nos blessures tous ensemble, cessons l'égoïsme, aimons-nous les uns les autres sans oublier nos vieux.
Kader, Claire, Juliette, et Monsieur Bréhel ont tous des bleus à l'âme et le besoin d'aimer et d'être aimés. L'amour, l'amitié, de beaux sentiments qui s'entrecroisent dans l'errance d'une jeunesse qui se trouve. C'est la violence annoncée en quatrième de couverture qui m'a fait persévérer et finir le roman : de nouvelles scènes brutales heurtent les personnages pour mieux les rapprocher. Oui... mais ça reste un peu trop idéaliste et joue un peu trop sur les bons sentiments. A la crudité de la réalité, de beaux espoirs...
Belfond, août 2014, 221 pages, prix : 21 €
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Crédit photo couverture : © Emile Loreaux / Picturetank et éd. Belfond.