Les jardins d'Hélène

Je suis de celles qui restent – Bernadette Pécassou

16 Août 2016, 14:33pm

Publié par Laure

Je suis de celles qui restent - Bernadette PécassouAlice vient de perdre son mari lorsqu’elle reçoit un colis qui lui était adressé. Celui-ci contient un briquet de luxe, alors qu’il était non fumeur. Pourquoi avait-il commandé cet objet ?

Alice enquête sur les origines de cet achat, et découvre avec fascination un univers qui lui était inconnu : tout ce que l’on peut trouver en vente sur des sites d’annonces sur internet.

Encore sous le coup du chagrin du décès de Michel, elle est aussi en désaccord avec les choix de vie de ses enfants, Paul et Juliette. Elle qui a tant souffert d’avoir quitté son Sud-Ouest natal pour suivre son mari à Paris, elle aimerait tant que ses enfants restent près d’elle…

 

Si la réponse liée à ce mystérieux briquet arrive lentement, amenant avec elle la révélation d’un secret de famille, le roman se veut surtout une réflexion sur le lien à la famille et son rapport à un lieu d’attache, alors que tout bouge et va trop vite dans notre monde moderne.

 

J’ai été assez déçue par l’histoire familiale de Michel, que j’ai trouvée embrouillée entre tous les personnages, et assez peu crédible dans ce qui tend à justifier l’achat du fameux briquet de collection. De même je trouve que le dénouement de l’intrigue tarde à venir, et si l’auteur offre des réflexions justes sur le mode de vie des familles qui a beaucoup changé, j’ai été un peu lassée par l’esprit passéiste du récit, qui me semble s’adresser à une autre génération que la mienne.

 

A propos de la découverte d’Alice des nombreux objets en vente sur internet : (p.102) : « Le plus grand magasin de services de tables du monde. Du plus accessible – 15 euros – au plus inabordable – 6000 euros ! Riches ou humbles apparats des familles d’avant, démodés, trop fragiles, ils n’étaient plus désirables. Ces lointains compagnons des belles heures n’étaient plus utiles. Dans les grandes villes où les mètres carrés se vendaient à prix d’or, ils étaient encombrants, impossibles à ranger dans des meubles inadaptés à leur poids et à leur incroyable volume. Quelque chose s’en allait avec eux : le temps des familles, le temps où l’on ne quittait pas sa terre d’origine pour s’en aller au loin, le temps où l’on vivait ensemble, longtemps, où l’on se mariait et où l’on travaillait, au pire, dans la région voisine, le temps où l’on ne suivait pas de si longues études pour obtenir de brillants diplômes internationaux qui menaient à l’autre bout du monde. »

 

 

Flammarion, avril 2016, 274 pages, prix : 21 €

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Crédit photo couverture : © Tomek Dyczewski / éd. Flammarion

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S
J'ai déjà lu quelques livres de cet auteur, je les avais aimés, mais du coup je vais peut être passer mon tour pour celui là...
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