Puissions-nous être pardonnés - A.M. Homes
Traduit de l'américain par Yoann Gentric
En 2011, à propos du roman « ce livre va vous sauver la vie », d’A.M. Homes, j’écrivais ceci : « on applaudit l’imagination fertile de l’auteur qui ne ménage pas les scènes cocasses. », eh bien je peux tout à fait réitérer ma remarque pour ce dernier roman de cet auteur !
D’emblée j’ai été emportée par le rythme, le style, et les mésaventures plus que surprenantes de George, et par ricochet de son frère Harold. George est un riche producteur de télévision qui perd soudainement les pédales : il tue une famille dans un accident de la route (seul le petit garçon survivra) et quelque temps après, alors qu’il s’échappe de l’hôpital où il est placé, il tue à coup de lampe de chevet sa femme qu’il trouve dans son propre lit avec son frère Harold, un modeste et discret professeur d’histoire spécialiste de Nixon.
Jusque-là en retrait, Harold se retrouve sur le devant de la scène, devenant le tuteur des enfants de George (celui-ci semble bien devenu fou) et découvrant une vie de famille, chien et chat compris, qu’il n’aurait jamais imaginée.
Décoiffant, avec des dialogues très drôles (soutenus par une excellente traduction), ce roman réussit la prouesse de se renouveler sans cesse pour maintenir le rythme sur près de 600 pages, révèle (à lui-même) la fibre paternelle d’Harold, non sans passer par des expériences tantôt extravagantes tantôt touchantes. Critique sociale de la vie américaine sous couvert d’une vraie bonne histoire et d’un ton savoureux, ce roman fait partie de ceux que l’on n’a pas envie de quitter tant on s’en délecte.
A.M Homes fait désormais partie de ces auteurs que j’ai envie de suivre !
Actes Sud, mai 2015, 586 pages, prix : 24 €
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Crédit photo couverture : © Tommy Ingberg et éd. Actes Sud.