Les déraisons - Odile d'Oultremont
Le 03 octobre 2016, Adrien Bergen, 44 ans, est au tribunal, dans le box des accusés, contre sa société AquaPlus, qui le met en demeure pour avoir touché un an de salaire indu. Mais il faut remonter dix ans en arrière, quand Adrien est tombé amoureux de Louise Olinger, en allant lui annoncer une coupure d’eau de trois jours… D’emblée sa fantaisie l’avait surpris.
Séduit par son côté fantasque, ils ne tardent pas à vivre ensemble. Louise est peintre, artiste, libre dans sa création et ses mots. Ce qui n’est pas toujours simple dans la vie sociale, ah les échanges avec la mère d’Adrien !
Mais Louise développe un cancer du poumon qui lui sera fatal, on le sait d’emblée. Alors quand la maladie de sa femme coïncide avec sa mise au placard au fin fond d’un couloir, Adrien décide de ne plus aller au bureau. Il faudra un an à son entreprise pour se rendre compte de son absence, en voulant l’inviter à une cérémonie pour ses 10 ans dans l’entreprise.
Le roman alterne les temps entre jours du procès et retours en arrière qui narrent l’histoire d’amour d’Adrien et Louise, ainsi que la maladie. L’histoire tient finalement à peu de choses, si ce n’est au caractère fantasque de Louise et à l’amour fou d’Adrien. L’absurdité de la vie, du monde du travail (comment ne pas se rendre compte de l’absence d’un employé pendant un an ?!), la folie choisie de Louise, la sympathie peu académique du juge sont des éléments qui donnent à réfléchir à ce qui est important, et à quel moment.
Le roman est agréable et surprend par le grain de folie de Louise, sans apporter de surprise sur son déroulement, il est plaisant et original.
p. 36 : « Adrien essaya de lui expliquer que Louise était ainsi, insaisissable, que c’était à la fois son charme, sa force et son courage, mais elle ne voulut rien savoir. »
p. 42 : « Derrière ses pérégrinations fantasques, c’était merveilleusement limpide : Louise était une femme de pouvoir. »
Les éditions de l’Observatoire, janvier 2018, 219 pages, prix : 18 €, ISBN : 979-10-329-0039-0
Crédit photo couverture : © Paul Wackers / les éditions de l’Observatoire