Je vais rester – Trondheim / Chevillard
Scénario de Lewis Trondheim, Dessins et couleurs d’Hubert Chevillard
Fabienne et Roland arrivent à Palavas pour une semaine de vacances. Mais il est trop tôt pour prendre la location, ils se baladent alors en bord de mer. La tempête se lève : Roland est décapité par une tôle qui s’est détachée et envolée. Fabienne va poursuivre son séjour, en suivant scrupuleusement l’agenda bien rempli qu’avait rempli Roland, de visites en découvertes, jusqu’à une surprise prévue lors d’un dîner au restaurant.
Surprise, pour la famille, pour le lecteur : la réaction de Fabienne n'est bien évidemment pas celle attendue, et le sel de la BD nait de ce décalage. Où veut-elle nous mener ? Et ce curieux personnage avec qui elle sympathise, ne cache-t-il pas lui aussi une douleur enfouie ?
J’ai beaucoup aimé cet album, au découpage très classique, pour son scénario inattendu ; que se passe-t-il quand vous réagissez (ou ne réagissez pas ?) à un fait qui normalement se veut ritualisé ? Et pourquoi chacun ne pourrait-il pas réagir à sa manière, sans s’attirer le courroux ou la désapprobation d’autrui ? Étrange, cette parenthèse temporelle pointe l’absurdité de la vie, sa fin inéluctable et imprévisible, le mystère de l’être humain, dans une histoire douce et mélancolique.
A découvrir.
Pourquoi je l’ai lu : Parce que sa couverture m’a fait de l’œil chez le libraire, parce que Trondheim, parce qu’une histoire de vie, parce que je l’avais repéré sur un blog (désolée je ne sais plus lequel, probablement celui d’Antigone)
Comment et où je l’ai lu : je l’ai emprunté à la bibliothèque, et je l’ai lu un samedi soir en sortant du travail, dans cet instant de pause où l’on peut souffler avant de se mettre aux corvées ménagères, au soleil de fin d’après-midi au jardin, sur la chaise longue, d'une traite évidemment.
Rue de Sèvres, mai 2018, 125 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-36981-228-9
Crédit photo couverture : © Hubert Chevillard et éd. Rue de Sèvres