Les jardins d'Hélène

Les petites distances – Cazot / Benyamina

24 Juillet 2018, 16:24pm

Publié par Laure

Scénario de Véronique Cazot, Dessin de Camille Benyamina

 

Max rentre chez lui avec une énorme plante en pot artificielle dans les bras : c’est qu’il fête ce soir les quatre ans de sa rencontre avec sa compagne. Mais lorsqu’il entre chez lui, il la trouve dans les bras d’un autre. Ah tiens, elle l’avait oublié. C’est curieux, dans son quotidien, il est de plus en plus transparent. Et si le sens figuré devenait sens propre ? S’il devenait réellement invisible ?

 

Léonie, jolie rousse, n’a pas froid aux yeux quand il s’agit d’attirer les hommes, mais elle est en proie à ses démons toutes les nuits. Angoisses et terreurs l’empêchent de tomber amoureuse.

 

Max trouve une colocation dans l’immeuble de Léo(nie) mais qui tourne vite court car son coloc l’a déjà oublié et reloue à quelqu’un d’autre. Puisque personne ne le remarque, il s’installe chez Léonie.

 

Commence une histoire d’amour et de désir, au fantastique léger, très bien traduit par le dessin de Camille Benyamina. C’est surnaturel, mais d’un réalisme presque tangible. Max peut alors vivre ses fantasmes en toute liberté, s’immiscer dans l’intimité des gens, mais réaliser tout aussi tristement que pour ses parents il n’existe pas. C’est un chien qui a pris sa place. Il enquêtera pour lever le mystère de sa naissance.

 

Deux personnages à l’écart du tourbillon incessant de la vie, angoissé pour l’un, trop discret pour l’autre, et un joli scénario pour valoriser ces traits de caractère. C’est fouillé, drôle parfois, sensible, joliment coloré. Les sons et les odeurs occupent une place particulière dans ce récit où d’autres sens ont disparu.

 

L’imaginaire permet ici de mettre en lumière la différence, et de créer une belle histoire d’amour qui réconcilie ceux qui ne crient pas aussi fort que les autres.

 

 

 

Le très beau billet de Sabine : ici

 

 

 

Pourquoi je l’ai lu : Parce qu’il m’a attirée quand je l’ai aperçu sur la table d’un libraire, parce qu’il laissait présager une histoire intimiste comme je les aime, et que les couleurs m’ont séduite.

 

Comment et où je l’ai lu : je l’ai emprunté à la bibliothèque, je l’ai lu un samedi soir au soleil couchant au jardin, sur la chaise longue, d’une traite.

 

 

 

Casterman, avril 2018, 149 pages, prix : 22 €, ISBN : 978-2-2030-9997-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © Camille Benyamina et éd. Casterman

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