Fais de moi la colère – Vincent Villeminot
Ismaëlle a seize ans lorsqu’elle perd son père qui ne revient pas de sa journée de travail. Il était pêcheur. Orpheline - sa mère étant morte à sa naissance - elle se voit contrainte de travailler pour survivre. Elle reprend ce dur métier plutôt masculin avec la barque de son père, sous les regards critiques des gens du coin, elle est jeune, belle, désirable.
Mais très vite des corps morts vont remonter à la surface du lac Léman, événements mystérieux qui vont perturber la population. C’est à ce moment-là qu’elle va rencontrer Ézéchiel, fils d’un ancien dictateur africain. Elle n’échappe pas au désir de son beau corps d’ébène.
Le récit avance avec leurs deux voix, dialogues et monologues, l’écriture est belle, parfois poétique, mais l’intrigue déroute. De quelle allégorie Mammon, la Bête mystérieuse qu’il faut tuer, est-elle la représentation ? On peut y voir les violences et les atrocités des guerres et des dictatures, le pouvoir de l’argent et la cupidité des hommes, faut-il absolument vouloir comprendre ? Le roman se lit aisément, grâce à la brièveté des chapitres, à l’aération constante des paragraphes et de la mise en page. On respire dans ce livre. Malgré l’étrangeté de son sujet.
Très éloigné du type de roman plutôt réaliste et intimiste que je lis habituellement, je ne sais pas si j’ai vraiment aimé ce livre, il m’a toutefois interpellée par sa différence.
Fais de moi la colère est le premier roman de littérature générale de Vincent Villeminot, déjà reconnu depuis une dizaine d’années dans la littérature de jeunesse, pour les ados notamment. Difficile donc de le qualifier de premier roman même si c’est ainsi qu’il fut présenté cet automne.
Lu dans le cadre de ma participation aux 68 premières fois, lectures partagées des premiers romans de la rentrée littéraire.
Éditions Les Escales, août 2018, 273 pages, prix : 17,90 €, ISBN : 978-2-36569-340-0
Crédit photo couverture : © Getty images / Erik Witsoe / EyeEm / et éd. Les Escales